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Mais qui soutient Macron ? Celui qui a créé le mouvement "En marche", se voulant "et de droite et de gauche", n’est, comble de l’ironie, ni regretté à droite, ni regretté à gauche. Ainsi de Nicolas Sarkozy qui, en déplacement à la foire agricole de Châlons-en-Champagne, n’a pu cacher une certaine jubilation après sa démission. Peu après 16 h, en pleine séance de décicaces dans une grande surface, l’ancien chef d’Etat a ironisé sur le départ du ministre de l’Economie, attendu ce jeudi dans la région.
"Vous recevrez Monsieur Macron : je suis content qu'il ait du temps pour s'occuper de vous mais à sa place, je continuerais de m'occuper de l'économie française", a-t-il déclaré un sourire en coin. Trop content de décocher une flèche à l'ancien patron de Bercy, il a poursuivi : "Si j'ai bien compris, ça fait quatre ans qu'on n'a pas de politique économique et dans quatre minutes on n'aura plus de ministre de l'Economie : c'est logique".
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Emmanuel Macron réussit même à mettre d'accord Nicolas Sarkozy avec son ancien Premier ministre. En effet, François Fillon y a vu "la fin d'une imposture politique, celle d'un François Hollande élu sur un programme de gauche, conseillé d'ailleurs par Emmanuel Macron, qui ensuite a tenté un retour vers une politique sociale-libérale et qui se termine aujourd'hui par un désastre". Face à la presse, qu'il avait convié à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, l’ancien Premier ministre a estimé que François Hollande avait "perdu son aile droite et son aile gauche".
A gauche, les politiques ne sont pas plus mesurés. Incisif, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS a comparé la démission de son collègue à "un kinder surprise pour convenance personnelle", intervenant "au moment où la France se redresse et la droite se dresse". Gérard Filoche, membre du Conseil national du PS et candidat à une primaire ouverte de la gauche, dresse lui le bilan piquant d’un" ovni", "ministre de 1,3 million de chômeurs de plus, le ministre d'une loi qui fait 308 articles, qui n'a été votée par personne".
Emmanuel Macron se serait-il mis toute la classe politique à dos ? Heureusement pour lui, quelques figures le soutiennent dans sa démarche, le fondateur de Meetic Marc Simoncini, l’économiste Jacques Attali, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, le secrétaire général à l’Elysée Jean-Pierre Jouyet, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde et l’ancien ministre chiraquien Renaud Dutreil.
N'oublions pas Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui lui a souhaité la bienvenue à l'Université de son mouvement, "dans tous les cas de figure, soit comme ministre de l'Economie, soit comme ancien ministre de l'Economie, pourquoi pas comme futur candidat."
L'ex ministre pourra aussi trouver quelque réconfort dans les chiffres. Il fait ainsi plus présidentiable que Manuel Valls et François Hollande, à en croire les sondages. Mieux encore, son temps à Bercy lui a valu d'être à la fois considéré comme "compétent", "dynamique" et "rempli de convictions". Ce que ne démentiront pas... les 79% de sympathisants de droite qui ont une opinion positive de lui.
Barbara Azaïs
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