MUTATION - Manuel Valls a confirmé mardi soir sa candidature aux élections municipales à Barcelone en mai 2019. L'ancien Premier ministre, qui va démissionner de son mandat de député de l'Essonne, constitue un cas inédit.
Il a sauté le pas. Après plusieurs mois de réflexion puis des semaines dédiées à la mise en place d'un réseau politique en Espagne, Manuel Valls a officialisé sa décision : l'ancien Premier ministre sera bien candidat aux élections municipales à Barcelone le 26 mai 2019. Un cas inédit dans l'histoire politique, Manuel Valls ayant été élu il y a seulement quinze mois député de l'Essonne sous l'étiquette de La République en marche (LaREM).
L'ancien socialiste de 56 ans, lui-même né à Barcelone, fera campagne avec le possible soutien d'un parti de centre-droit "progressiste" baptisé Ciudadanos, mais en se revendiquant comme un candidat "indépendant" et en proposant la création d'une "plateforme citoyenne". Il devrait notamment s'engager contre les indépendantistes catalans, dans la veine de ses prises de positions régulières depuis plus d'un an.
Lire aussi
VIDÉO - "Il ne connaît pas la ville" : dans les rues de Barcelone, les habitants pas tendres avec Manuel Valls
Lire aussi
Manuel Valls, départ imminent pour Barcelone: trois questions sur sa possible candidature
Lire aussi
Municipales à Barcelone : l'heure du choix pour Manuel Valls, le "fantôme" du Palais Bourbon
"Une longue réflexion"
"Je suis venu pour annoncer qu'après une longue réflexion, j'ai pris la décision suivante : je veux être le prochain maire de Barcelone", a lancé l'ex-Premier ministre, revenant sur son histoire familiale et ses liens avec la capitale de la Catalogne.
"Vull ser el pròxim alcalde de Barcelona". "Quiero ser el próximo alcalde de Barcelona". — Manuel Valls (@manuelvalls) 25 septembre 2018
Manuel Valls s'est livré ensuite à un diagnostic de la situation de la ville espagnole, dirigée par une maire de gauche, Ada Colau, estimant que sa situation s'était "dégradée", notamment en termes de construction de logements. Celui qui est toujours député française de l'Essonne s'en est pris également à la "mauvaise gestion de l'espace public", du tourisme, aux "incivilités" et à "l'insécurité dans les quartiers".
"Dès la semaine prochaine, j'abandonnerai mon mandat de député", a ensuite annoncé Manuel Valls. "Je m'adresserai dans quelques jours aux Français. J'aime la France. Mais venir à Barcelone n'est pas une rupture, c'est un même chemin, celui de l'Europe."
Il a indiqué en avoir averti Emmanuel Macron "durant l'été" et la déontologue de l'Assemblée nationale début septembre. Manuel Valls ne conservera aucun mandat en France. "Je quitte Evry, ma ville, ma circonscription, avec beaucoup d'émotion, mais aussi avec le sentiment du travail accompli."