Marine Le Pen prête à discuter d'une alliance avec Laurent Wauquiez, "s’il est sincère"

Publié le 19 novembre 2017 à 13h10, mis à jour le 20 novembre 2017 à 8h59
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Source : Sujet JT LCI

MAIN TENDUE - Invitée du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro ce dimanche, Marine Le Pen a fait un pas vers Laurent Wauquiez. "S’il est sincère, compte tenu des propos qu’il tient, il devrait aller jusqu’à proposer une alliance" a déclaré la présidente du FN. Elle a ajouté qu'elle était prête à en discuter "s’il en va de l’intérêt de la France et si les grands principes qui sont les nôtres sont respectés".

Entre Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, la frontière des idées est étroite. C'est d'ailleurs ce que reprochent plusieurs membres du parti Les Républicains à celui qui devrait être élu à sa tête mi-décembre. Et ce dimanche sur le plateau du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro, le présidente du Front national a fait un pas vers le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Quand j’entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd’hui je me dis : 'S’il est sincère, compte tenu des propos qu’il tient, il devrait aller jusqu’à proposer une alliance'", a déclaré Marine Le Pen.

A la question de savoir ce qu'elle répondrait à une telle demande, l'ancienne candidate à la présidentielle a répondu : "Tout cela se discute. Moi j’ai toujours dit que les alliances étaient possibles si nous ne devions pas abandonner les éléments qui sont essentiels à la défense de la France et des Français. S’il en va de l’intérêt de la France et si les grands principes qui sont les nôtres sont respectés, pourquoi pas. Je lui demande de sortir de cette ambiguïté. Quand on tient des propos comme il les tient, il faut qu’il aille au bout de cette logique. Ou alors, il démontre qu’en réalité ses propos ne sont pas sincères, que ce sont des propos d’estrade, que ce sont des propos électoraux qu’il envisage de ne pas mettre en œuvre lorsqu’il sera élu à la tête des Républicains."

"Monsieur Wauquiez ne peut pas dire la même chose que nous, parfois avec des mots plus crus que les nôtres, et en même temps expliquer que nous devrions être au ban de la vie politique française. (...) Je lui demande de la cohérence et de la logique" a ajouté la cheffe de parti.

On peut envisager, dans des élections municipales, trouver des terrains d’entente."
Marine Le Pen

"Des élections municipales vont avoir lieu. On peut envisager, dans des élections municipales, trouver des terrains d’entente. Mais ce qui est illogique c’est de continuer avec des considérations morales et injustes. A traiter le Front national comme les Républicains continuent à le traiter, alors même que sur le terrain on voit bien qu’il y a sur toute une série de sujets des intérêts et des préoccupations qui sont communes à nos électorats" a continué Marine Le Pen, qui a quand même reconnu des désaccords "sur la politique économique".

Marine Le Pen a ensuite estimé que c'est Laurent Wauquiez qui avait changé de discours ces dernières années. "Moi je n’ai jamais changé, c’est monsieur Wauquiez qui a beaucoup changé. Il avait été choisi par Nicolas Sarkozy compte tenu de son positionnement centriste. C’est lui qui a changé. Il nous rend hommage. Il vient nous dire, en quelque sorte : ‘Mais en réalité vous aviez raison’. Si vraiment nous avions raison il nous rejoint, à tout le moins il change la manière dont il nous parle." 

La présidente du FN a bien insisté sur le fait que c'était à Laurent Wauquiez de rejoindre son parti et non pas l'inverse. "Pourquoi voudriez-vous que je le rejoigne alors qu’il s’est trompé pendant des années ?"

Une alliance qui n'a pas lieu d'être pour Bruno Retailleau

LR a une ligne qui est incompatible avec le Front national", assure Bruno RetailleauSource : Sujet JT LCI
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Successeur de François Fillon à la tête du micro-parti Force républicaine, Bruno Retailleau a été invité à réagir ce dimanche sur LCI à la main tendue de Marine Le Pen à Laurent Wauquiez. Pour le président du groupe LR au Sénat, "il est clair et Laurent Wauquiez l’a dit à plusieurs reprises : LR a une ligne qui est incompatible avec le Front national". Et de tancer le parti d’extrême droite : "J’ai toujours pensé que le Front national se réclamait du peuple, de la défense du peuple. Mais en réalité, il faisait campagne sur le dos du peuple. Les solutions que le FN propose mèneraient la France à la faillite et évidemment les plus fragiles des Français, eux aussi, à un grave échec ".


Justine FAURE

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