Martine Aubry : un long cheminement… vers la primaire de la gauche ?

Publié le 24 février 2016 à 13h00
Martine Aubry : un long cheminement… vers la primaire de la gauche ?

SOULÈVEMENT - En prenant la tête de la fronde contre François Hollande et Manuel Valls, mercredi dans un éditorial au Monde, Martine Aubry signe son retour dans les débats à plus d'un an de la présidentielle. Sera-t-elle candidate à une primaire de la gauche ? On récapitule.

Un timing très symbolique. Alors que François Hollande effectue cette semaine en Amérique du Sud l'un des plus longs déplacements internationaux de son quinquennat, laissant les affaires courantes à Manuel Valls, Martine Aubry sonne la charge.

Dans un édito au Monde publié mercredi, l'ancienne rivale battue par François Hollande lors de la primaire de 2011 lance un ultimatum au gouvernement, fustigeant son bilan et appelant à une réorientation de sa politique économique. Jeudi, la maire de Lille se rendra, dans sa ville, à une réunion organisée par le collectif Notre Primaire , qui appelle à l'organisation d'une primaire de toute la gauche en vue de la présidentielle de 2017. Hasard de calendrier ? La politique laisse peu de place au hasard. Et si Martine Aubry préparait sa propre candidature ? Mardi, le député François Lamy, son lieutenant, abordait sans ambiguïté ce scénario sur BFMTV.

Et comme par miracle, un site Internet mentionné par le même François Lamy, et alimenté par le collaborateur de Jean-Marc-Germain, autre fidèle de Martine Aubry, sortait de terre ce mercredi, reprenant la tribune du Monde. Avec un titre en forme de slogan : " Sortir de l'impasse ". 

La sortie de Martine Aubry, à 14 mois de la présidentielle, marque l'aboutissement d'un lent et patient retour dans le débat public. Ce retour de la maire de Lille s'est amorcé en octobre 2014, lorsque, dans une interview au JDD, l'ancienne patronne du PS a réclamé une "réorientation" de la politique économique , tout en refusant de prendre la tête des "frondeurs", ces députés de l'aile gauche du PS hostiles aux réformes de Manuel Valls. " François Hollande est un incapable ", fustigeait-elle également en "off" selon des propos rapportés à l'époque par Le Canard enchaîné.

Une riposte programmée

Au printemps 2015, l'ancienne ministre de Lionel Jospin esquive à nouveau les appels du pied des frondeurs, décidant de se rallier, au sein du PS, à la motion de synthèse de Jean-Christophe Cambadélis. Explications : "Je préfère être dedans pour me battre à l'intérieur". Une discipline qu'elle s'impose à nouveau lors du congrès du PS, en juin, alors que certains la voyaient déjà battre le fer avec François Hollande.

Une retenue qui se poursuivra jusqu'au début de l'année 2016, malgré son "ras-le-bol" exprimé contre une sortie d'Emmanuel Macron sur le statut des fonctionnaires. Mais depuis la rentrée, rien ne va plus. Lors de ses vœux à la mairie de Lille , Martine Aubry avait déjà fustigé le gouvernement pour son "Pacte de responsabilité" avec les entreprises, et aussi dans le cadre du débat sur la déchéance de nationalité. L'artisan des 35 heures aura finalement choisi la polémique sur la réforme du Code du travail pour en finir avec la coexistence pacifique. Les hostilités sont ouvertes, avec un objectif : créer le rapport de force chez les socialistes dans la perspective des élections.

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Vincent MICHELON

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