Matignon : comment François Fillon avait survécu à tous les remaniements

Publié le 26 mars 2014 à 19h11
Matignon : comment François Fillon avait survécu à tous les remaniements

ARCHIVES - Après le mauvais résultat des élections municipales, la question du remaniement semble incontournable. Et la légitimité même de Jean-Marc Ayrault ne cesse d'être remise en cause. En son temps, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait connu des périodes similaires. Mais il avait tout surmonté.

Le remaniement, c'est la ritournelle de tous les gouvernements en difficulté. Après le choc du premier tour des élections municipales , ajouté à la cote de popularité toujours en berne du Premier ministre et de François Hollande, le changement de l'équipe ministérielle paraît incontournable. Sous le quinquennat précédent, François Fillon aussi avait connu des périodes similaires, avec notamment la défaite cinglante de la droite aux élections municipales de 2008. Et pourtant, l'ancien Premier ministre détient le deuxième record de longévité à Matignon de toute la Ve République, après Georges Pompidou.

Au lendemain des élections municipales de 2008, une débâcle pour les maires UMP, Nicolas Sarkozy met en œuvre un grand remaniement. Des postes sont modifiés, un ministre démissionne et six secrétaires d'Etat sont nommés. Mais François Fillon, lui, n'est pas inquiété. Et pour cause : à l'inverse de Jean-Marc Ayrault, qui plafonne aujourd'hui autour de 25% de popularité, la cote de son prédécesseur oscille alors autour de 50%.

Fillon soutenu par ses ministres et les Français

En mars 2010, nouvel échec électoral, cette fois aux régionales. Nicolas Sarkozy annonce donc un nouveau remaniement. Celui-ci a lieu le 22 mars, avec trois entrants et deux sortants. Toujours assez populaire, le Premier ministre bénéficie surtout à ce moment-là d'un soutien indéfectible de sa majorité. Même ceux qui ne se disent "pas filloniste" lui renouvellent leur confiance. "Je souhaite ardemment que François Fillon reste à la tête du gouvernement", confiait par exemple le député Philippe Goujon au Figaro . Un soutien dont ne dispose pas Jean-Marc Ayrault aujourd'hui, dont les soutiens au sein de son propre camp se font timides .

Enfin, François Fillon bénéficiait en son temps d'un soutien de poids : celui de l'opinion publique. En 2010, 55% des Français, dont 86 % de sympathisants UMP, souhaitaient qu'il reste à Matignon. Pour Jean-Marc Ayrault, autant dire que la donne est inversée : 69% des Français se disent favorables à un changement de Premier ministre ( selon un sondage BVA réalisé dimanche), dont 51% des sympathisants de gauche. Oui, la situation est bien différente.


La rédaction de TF1info

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