Migrants "égoïstes" et "lâches" : le cadre frontiste du Var persiste et signe

Publié le 6 mai 2016 à 9h07
Migrants "égoïstes" et "lâches" : le cadre frontiste du Var persiste et signe

POLITIQUE - Dans le Var, Frédéric Boccaletti, un responsable du FN a estimé sur sa page Facebook que les migrants sont "égoïstes" et "lâches". Il a confirmé que non, ce n'était pas un dérapage.

Non, ce n'est pas un dérapage. Non, il ne regrette pas ses propos. Sur sa page Facebook, il l'affirme clairement : Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du Front national dans le Var, a estimé, dans un post publié mercredi sur sa page Facebook que les migrants sont "animés d'un égoïsme exacerbé doublé d’une lâcheté honteuse". 

Le responsable frontiste, un proche de Marion Maréchal-Le Pen, dont il était le directeur de campagne lors des dernières régionales, réagit en fait à un dossier de Var-Matin sur la situation de migrants dans le département. "Ces hommes, que beaucoup de médias présentent avec complaisance comme des victimes, voire des héros, sont animés d'un égoïsme exacerbé doublé d'une lâcheté honteuse", écrit Frédéric Boccaletti.

"Combattre la haine plutôt que de fuir !"

"Qui d'autre peut quitter son pays en guerre en abandonnant parents, femmes et enfants ?", s'interroge-t-il, après avoir évoqué la situation de plusieurs migrants, qui disent avoir laissé des proches dans leur pays d'origine. "Heureusement pour nous, nos anciens de 39/45 ont fait le choix de combattre la haine plutôt que de fuir !", affirme-t-il.

Le message, consulté jeudi par l'AFP, avait ensuite disparu. Mais il ne s'agit visiblement pas d'un retrait de la part du secrétaire volontaire, car il l'a remis en ligne jeudi soir, en précisant : "Facebook vient de supprimer mon communiqué : "Faux réfugiés mais vraie lâcheté…". Je vais donc publier le lien de l'AFP, il ne devrait pas y avoir de censure ..."

Il a d'ailleurs totalement assumé sa position, ce vendredi matin, sur France Info. "Ce n'est pas un dérapage et j'assume totalement ce que j'ai dit", a-t-il dit au micro. Pour en arriver à cette conclusion, il s'appuie sur un exemple, un homme dont il a lu le témoignage dans le quotidien Var Matin : "Une personne a indiqué qu'il était fatigué de cette folie meurtrière. Mais en même temps il avoue qu'il a laissé dans son pays d'origine sa mère, ses frères et sa femme. Moi je trouve que cette personne a fait preuve de lâcheté. On ne laisse pas sa femme et ses enfants dans un pays en guerre. Moi je trouve ça totalement honteux". Il appelle donc le gouvernement à rétablir les frontières.

Reste que l'histoire pourrait bien battre en brêche le raisonnement de Frédéric Boccaletti : selon de nombreux historiens, 8 à 10 millions de Français - soit un quart de la population -, surnommés les "exodiens" par le spécialiste de cette période, Jean-Pierre Azéma, ont fui la moitié nord de la France devant l'avancée nazie en mai-juin 1940. Cet épisode est connu sous le nom d'Exode de 1940.

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La rédaction de TF1info

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