POLITIQUE - Coronavirus oblige, les candidats au second tour des élections municipales doivent faire preuve d'originalité pour mener campagne. Les stand-up au pied des immeubles, séances de yoga dans les parcs et apéros remplacent les traditionnels porte-à-porte, meetings et réunions sur les marchés.
Qui dit campagne électorale dit meetings, réunions de quartier, porte-à-porte, tractages et déambulations sur les marchés. Mais à l’heure où la distanciation physique est de mise et les rassemblements de plus de 10 personnes toujours interdits, les candidats au second tour des élections municipales doivent trouver autre chose pour faire passer leurs messages et se démarquer. Si la majorité veillera principalement à être active sur les réseaux sociaux et à déposer ses tracts dans les boîtes aux lettres, certains ont fait le choix de l'originalité.
"Pour le premier tour, nous avons fait une grosse campagne de porte-à-porte et avons été très présents sur les marchés. Mais la crise nous oblige à être créatifs, à nous interroger sur nos pratiques militantes, souvent devenues automatiques", explique à LCI Baptiste Chapuis, de la liste "Orléans solidaire écologique".
"Sur les marchés, plutôt que d'aller à la rencontre des électeurs, nous installerons des présentoirs fixes pour qu'ils puissent venir à nous s'ils le souhaitent", continue-t-il. "Nous allons aussi développer notre présence dans l'espace urbain, en installant nos affiches, slogans et notre plan d'urgence face à la crise sanitaire à côté des feux tricolores par exemple. Et des réunions d'appartement, nous allons passer aux réunions dans les jardins et les cafés."
Yoga, discussion politique et apéro
Les parcs et jardins, c'est également ce que souhaite investir la candidate LaREM à Aix-en-Provence, la députée Anne-Laurence Petel. "Pendant trois semaines, nous allons faire le tour des parcs et jardins de la ville", indique-t-elle à LCI. Une heure durant, la candidate et son équipe proposeront aux participants d'allier sport, discussion politique et convivialité autour d'un verre. "Nous commencerons par 20 minutes de renforcement musculaire ou yoga, enchaînerons avec 20 minutes de discussion politique autour d'un sujet précis, et terminerons par 20 minutes d'apéro", nous a-t-elle détaillé.
Lire aussi
Municipales : Paris, Le Havre, Montpellier... les enjeux du second tour dans les grandes villes
Lire aussi
EN DIRECT - Les dernières informations sur le second tour des municipales
Autre idée qui séduit : les stand-up. Quand Anne-Laurence Petel souhaite occuper un endroit précis de la ville pendant une demi-journée, Baptiste Chapuis veut organiser des prises de parole au pied des immeubles, "pour que les gens nous écoutent depuis leurs balcons ou leurs fenêtres". Auprès de France Bleu, Marie Costa, candidate à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), a elle aussi avancé l'idée de réunions au bas des immeubles : "Les habitants ont cinq minutes pour nous poser des questions et nous devons leur répondre. En général, ce sont des questions assez directes et personnelles."
Une vélorution à Orléans
Enfin, le vélo risque d'être omniprésent. A Orléans, la liste de Baptiste Chapuis, rassemblant socialistes et écologistes, a prévu d'organiser une vélorution. "Nous serons une centaine à déambuler dans les rues en musique, avec des vélos décorés, pour interpeller les passants sur les enjeux du vélo dans la ville", raconte-t-il à LCI.
Anne-Laurence Petel, nous confie également réfléchir à parcourir la ville en vélo avec son équipe. "Avant le premier tour nous avions organisé un grand jogging, cette fois-ci nous aimerions faire la même chose en vélo. Nous avons déjà équipés les roues de mes soutiens à mon effigie (photo ci-dessous)." Même chose ou presque pour Patrick Puigman, candidat à Céret (Pyrénées-Orientales), qui a déclaré à France Bleu : "Un de nos co-listiers va sillonner la ville à vélo, comme un homme-sandwich. Il aura des panneaux pour inviter les électeurs à venir voter, et surtout à venir voter pour notre liste".
Pousser les gens à aller voter : quelle que soit l'originalité dont auront fait preuve les candidats, il s'agit peut-être de l'enjeu principal de ce scrutin. "Nous aurons beau utiliser tous les moyens pour convaincre les gens, encore faut-il qu'ils aillent voter. Les gens ne sont pas du tout préoccupés par cette campagne électorale, l'enjeu premier est de la rappeler à leur souvenir", assure à LCI Anne-Laurence Petel, qui a également prévu de mener une campagne "classique" de porte-à-porte. Mais avec des masques aux couleurs de sa campagne.