Reconfinement : "N'oublions pas ceux qui en subiront les conséquences", prévient Christian Estrosi

Publié le 28 octobre 2020 à 11h24

Source : TF1 Info

L'INTERVIEW DE LA MATINALE - Invité d'Élizabeth Martichoux ce mercredi sur LCI, le maire de Nice Christian Estrosi estime qu'un reconfinement serait "une décision juste et raisonnable", mais plaide pour accompagner les indépendants, "les premières victimes économiques" de la crise.

Quelques heures avant l'allocution présidentielle d'Emmanuel Macron, qui pourrait annoncer un reconfinement généralisé, le maire (LR) de Nice Christian Estrosi appelle "à l'unité", qu'elle que soit la décision du chef de l'État. "La santé des Français doit passer avant tout le reste", explique-t-il dans l'interview de la matinale de LCI (voir vidéo en tête de cet article). "Voilà plusieurs semaines qu'il y a une montée fulgurante dans les hospitalisations et les réanimations de notre pays. Un reconfinement me paraît être une décision juste et raisonnable."

Toutefois, Christian Estrosi prévient : les acteurs économiques vont "souffrir" en cas de reconfinement, et doivent être accompagnés. "Ne laissons pas sur le bord du chemin tous ceux qui en subiront les conséquences", demande l'élu. "Des mesures ont déjà été prises sur le chômage partiel, les reports d'échéances... Tout cela doit être impérativement poursuivi."

"Une bonne chose pour sauver les fêtes de fin d'année"

Le maire de Nice s'inquiète par ailleurs de la situation des travailleurs indépendants. "Ils ne doivent pas être les oubliés", poursuit-il. "Les plombiers, électriciens, artisans ou encore certains petits commerçants se retrouvent à payer toutes leurs charges, alors que l'aide maximale qui leur a été apportée jusqu'à présent est de 1.500 euros. Ils ne vont pas pourvoir survivre. Il ne faudrait pas qu'avec tous ceux qui sont victimes du Covid-19 sur le plan sanitaire, il y ait toutes les victimes économiques."

En ce sens, il plaide pour une application de la mesure "la plus rapide possible", afin de "ne pas faire perdre encore plus de temps à notre économie". Selon lui, un confinement mis en place dans les jours à venir permettrait de diminuer la tension hospitalière et les contaminations d'ici décembre, "un mois de relance". "Les vacances et les fêtes de Noël" pourront permettre "de relancer à plein notre économie", tandis que "novembre est un mois creux", indique-t-il. "Si la décision est prise maintenant, c'est une bonne chose pour essayer de sauver les fêtes de fin d'année et l'activité du commerce."

"Raisonnable de fermer les universités", pas les écoles

Pour l'heure, les incertitudes demeurent quant aux restrictions annoncées ce mercredi soir par Emmanuel Macron, notamment au sujet des commerces encore ouverts, mais également des écoles. Christian Estrosi, lui, trouve "raisonnable de fermer les universités le temps d'un reconfinement". "Nous voyons que c'est là que se propage le virus", d'autant que "les universitaires ont les moyens de suivre des cours par téléconférence", justifie-t-il. En revanche, "il semblerait que les élèves les plus jeunes ne soient pas des cas symptomatiques", poursuit le maire de Nice, qui estime que l'école "est un endroit assez protégé" pour ne pas fermer ses grilles lors des prochaines semaines.

Enfin, interrogé par Élizabeth Martichoux sur la colère politique au sujet de l'impréparation du gouvernement face à cette deuxième vague, Christian Estrosi "n'unit pas (sa) voix" à celles des oppositions. "Un parti politique a une vocation à défendre des programmes, des réformes. Dire que c'est scandaleux, qu'ils ne sont pas consultés... Il y a des moments où il faut que l'unité nationale soit au rendez-vous", demande-t-il. "Oui, il y a une petite part d'improvisation, oui je souhaiterais que les collectivités, qui sont dans l'action contrairement aux partis politiques qui sont dans le commentaire, soient plus associées. Mais dans ces moments, soyons unitaires, les Français nous regardent."


Idèr NABILI

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