Note à Macron sur un remaniement : Gilles Le Gendre s'excuse et se défend face aux députés LaREM

Publié le 9 juin 2020 à 16h32
Gilles Le Gendre, patron des députés LaREM (avril 2019)
Gilles Le Gendre, patron des députés LaREM (avril 2019) - Source : BERTRAND GUAY / AFP

ASSEMBLÉE NATIONALE - Affaibli par la divulgation d'une note adressée à Emmanuel Macron sur un remaniement ministériel, le chef des députés LaREM Gilles Le Gendre s'est défendu face à ses troupes ce mardi, et a réaffirmé sa "confiance" à Edouard Philippe. Les parlementaires de la majorité n'ont pas réclamé son départ.

"Je me sens redevable vis-à-vis de chacune et chacun d'entre vous pour réparer le lien de confiance qui a été abîmé". C'est par ces mots, revenus aux oreilles de LCI, que le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale a débuté son mea culpa ce mardi, face à ses troupes. Lors de cette réunion interne qui s'est déroulée en visio-conférence, Gilles Le Gendre a ajouté : "Il est normal que le président de la République et le président du groupe majoritaire échangent librement, et théoriquement, à l’abri des regards."

Jeudi dernier, Marianne affirmait qu'il avait adressé "fin mai" des "notes de travail" à Emmanuel Macron où il semblait plaider pour un changement de Premier ministre et proposait un nouveau casting gouvernemental. Ce mardi, le parlementaire a évoqué un simple "message" sur le réseau Telegram et un "casting détaillé" dont il ne serait pas "l'auteur".  Selon le journal, il écrivait également que personne au sein de son groupe n'avait les capacités de rejoindre Matignon. "C'est vrai, j'ai écrit que je ne voyais pas au sein du groupe de candidats au poste de Premier ministre. Mais il est tout aussi vrai que j'ai écrit (...) que beaucoup d'entre vous pouvaient légitimement espérer rentrer au gouvernement", a-t-il ajouté, selon nos informations.

Philippe a sa "confiance"

Alors que dans sa note Gilles Le Gendre préconisait de remplacer Edouard Philippe par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ou le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, il a assuré face aux siens que l'ancien juppéiste avait toute sa "confiance". "Je ne transigerai pas sur le respect scrupuleux de nos règles institutionnelles. Le Premier ministre a notre confiance depuis 3 ans, ce sera le cas demain. C'est notre fierté collective que jamais la confiance n’ait manqué à Edouard Philippe." 

Alors que de nombreux députés s'étaient ouvertement désolés de la note de Gilles Le Gendre et s'étaient publiquement opposés à lui, ce mardi, personne n'a réclamé son départ. Parmi les parlementaires les plus remontés avant la réunion, certains ont même tenu des mots d'apaisement. "Merci des mots que tu as choisis", a dit par exemple Bruno Questel, appelant à retrouver le sens du "collectif" et une "discipline collective". Roland Lescure, qui s'était présenté contre Gilles Le Gendre en 2018, a assuré qu'il n'était "candidat à rien" aujourd'hui. 

Néanmoins, certains députés ont été critiques. François Cormier-Bouligeon a demandé à Gilles Le Gendre d'"arrêt(er) de faire la danse du ventre pour rentrer au gouvernement" selon l'AFP, et Jean-Baptiste Moreau a étrillé une note "du niveau du café du commerce". 

Bientôt un renouvellement à la tête du groupe ?

Anne-Christine Lang a dénoncé l'image renvoyée par cette note - "les Français voient le président du groupe dézinguer le Premier ministre, la moitié des membres du gouvernement et les membres de son groupe" - et a demandé à ce qu'"en juillet" soient renouvelée les équipes du groupe. Aurore Bergé a elle aussi évoqué un "besoin de clarté, d’un fonctionnement nouveau au sein du groupe. Nous avons besoin de tout remettre sur la table collectivement pour une ligne claire et affirmer une identité collective." Gilles Le Gendre est en sursis, sa place pourrait être remise en jeu ces prochaines semaines lors d'un remaniement, annoncé après le second tour des élections municipales le 28 juin. 


La rédaction de TF1info

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