PARTI PRIS - Seulement 6% des rues portent un nom de femme : une députée veut renverser la donne

Publié le 3 janvier 2018 à 9h00, mis à jour le 4 janvier 2018 à 12h14

Source : Sujet JT LCI

FÉMINISME - En France, seulement 6% des rues sont au nom d’une femme. La députée UDI Sophie Auconie appelle les maires à faire un effort pour que cela change, et en a expliqué l’importance à LCI. Regardez son "Parti pris".

A la fin du mois de novembre dernier, deux élues UDI, la députée Sophie Auconie et la sénatrice Annick Billon, ont lancé un appel aux maires de France leur proposant de rebaptiser au moins une de leurs rues du nom d’une femme. La raison ? En France, 94% des avenues, places ou parcs portent le nom d’un homme.

"Aujourd’hui nous mesurons combien l’espace public, la ville, les rues, sont finalement conçus par des hommes pour les hommes" explique la députée d’Indre-et-Loire, tombeuse de l’ancienne ministre socialiste Marisol Touraine. Selon elle, "que des femmes comme Simone Veil, François Giroud, Colette, Edith Piaf, Mireille Darc et beaucoup d’autres ne sont pas considérées pour identifier un lieu, je considère qu’on est sur du sexisme ordinaire, et que c’est de ce sexisme ordinaire que découlent un certain nombre d’autres attitudes que par ailleurs je condamne". "Régulièrement, on a plus de place ou d’artères qui s’appellent Pierre Curie que Marie Curie. Pourquoi ?" interroge-t-elle.

La place de la mairie c’est pas mal. Et la place Simone Veil, ça sert à quoi ?"
Sophie Auconie

Mais dans son combat, Sophie Auconie remarque qu’il n’est pas évident de convaincre tout le monde. "Je pense qu’on a besoin de changer les mentalités. Pour en avoir parlé à de nombreuses reprises, (…) je mesure combien ça n’est pas une évidence, souvent de la part des maires qui sont des hommes. Ce n’est pas une évidence pour eux. Finalement, la place de la mairie c’est pas mal. Et la place Simone Veil, ça sert à quoi ?" déclare-t-elle.

Pour autant, la députée n’est pas pour imposer aux maires de donner plus de noms de femmes à leurs rues. Elle pense également qu’il ne faut pas aller jusqu’à imposer des quotas ou imposer la parité dans ce domaine. "Vous savez, pour moi la parité c’est un mal nécessaire mais c’est douloureux pour nous les femmes. Parce que quand on est issue de la parité, on est souvent considérée comme un quota." "Je pense que ce serait un superbe signal que nous ayons 34.500 communes qui, soit baptisent une nouvelle artère du nom d’une femme, soit débaptisent une place de la gare, une avenue de la République pour les identifier du nom d’une femme ayant apporté sa pierre à l’édifice France" suggère-t-elle.

Sophie Auconie peut compter sur le soutien de la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa et de la Première dame Brigitte Macron pour faire avancer sa cause. 


Justine FAURE

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