Pass Navigo à 70 euros : satisfaction à gauche, l'UMP "scandalisée"

Publié le 26 novembre 2014 à 16h53
Pass Navigo à 70 euros : satisfaction à gauche, l'UMP "scandalisée"

TRANSPORTS - Le gouvernement a annoncé mercredi son soutien au pass navigo unique, une promesse phare de la majorité régionale PS-EELV, qui se réjouit de cette décision. A droite, la chef de file UMP, Valérie Pécresse, rue, elle, dans les brancards.

Que vous habitez à Paris ou en grande couronne, votre Pass Navigo devrait bientôt vous coûtez 70 euros par mois, a annoncé le gouvernement mercredi. Actuellement, les tarifs s'échelonnent de 67,10 euros pour la zone 1-2 (Paris intra-muros) à 113,20 euros pour la cinquième et dernière zone (grande couronne). D'un coût estimé à 400 millions d'euros, cette promesse de Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région Île-de-France, devrait se concrétiser en septembre 2015. Et ce, grâce au soutien du gouvernement. "Manuel Valls a toujours soutenu le Pass Navigo à tarif unique, particulièrement attendu par les habitants de la grande couronne", annonce Matignon dans un communiqué.

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Mais cette évolution est âprement contestée par la droite, qui, elle, jure qu'elle coûtera 550 millions d'euros. "C'est démagogique. Je suis scandalisée,  c'est un cadeau empoisonné pour les usagers", s'insurge Valérie Pécresse contactée par metronews. L'ex-ministre du Budget y voit une manipulation : "Les Franciliens vont voir le prix de leurs transports baisser à deux mois des élections régionales. Mais la hausse du versement transport (une taxe payée par les entreprises) ne compensera que 210 millions d'euros. C'est le prochain président de la région qui va récupérer le reste de la facture". "Mauvais procès", répond la socialiste Marie-Pierre de la Gontrie qui pourrait justement être candidate à la succession de l'actuel président PS, Jean-Paul Huchon. "Nous sommes très heureux. C'est révélateur que l'UMP s'étonne que l'on tienne nos promesses", poursuit l'élue.

"Il a fallu de la patience" (EELV)

Avant d'être contesté par la droite, le dossier empoisonnait les relations entre le PS et les écologistes, pourtant alliés pour diriger la région. Décidée lors d'un accord électoral passé en 2010, la mesure a été régulièrement repoussée, l'exécutif régional privilégiant un dézonage progressif (les week-end, pendant les vacances). "C'est une super nouvelle. Il a fallu de la patience mais nous sommes maintenant sur de bons rails. C'est une pierre de plus pour lutter contre la pollution et casser la ségrégation sociale", se félicite auprès de metronews, le porte-parole d'Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou. L'avancé de ce dossier pressait, à un an de la fin de la mandature. 

En plus de l'aval du gouvernement, c'est l'accord passé mardi entre le Conseil régional et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) francilienne qui a été décisif. Un amendement qui devrait être voté à l'Assemblée nationale mercredi entérinera un relèvement du versement transport (VT), acquitté par les entreprises de 10 salariés et plus. "Un Pass unique à 70 euros par mois conduira à une baisse de charges pour les entreprises franciliennes comprise entre 70 et 80 millions d'euros du fait de la diminution des frais de transport pris en charge à 50% par l'employeur et représentera au maximum une contribution nette des entreprises de 25% du coût de la mesure totale de dézonage", font valoir le président PS de la région, Jean-Paul Huchon et le président de la CCI, Pierre-Antoine Gailly.


La rédaction de TF1info

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