Philippe Bas (LR) sur le port du masque : "Il faut s'adapter au risque et le risque n'est pas le même partout"

par Romain LE VERN Romain LE VERN
Publié le 13 août 2020 à 11h09

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Invité politique de LCI ce jeudi 13 août, Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et président de la Commission des lois au Sénat, est notamment revenu sur la généralisation du port du masque à l'extérieur et la nécessité de s'adresser aux jeunes.

Les jeunes sont de plus en plus touchés par le Covid-19. Dans son bulletin qui date du 6 août, Santé publique France a souligné une augmentation de 45% du nombre de cas chez les 15-44 ans, alors qu’elle n’était "que" de 20% chez les 45-64 ans et de 5% chez les 65-74 ans. En d'autres termes, les 20-30 ans sont actuellement les plus touchés. D'où la nécessité de déclencher une prise de conscience chez eux. 

Pour Philippe Bas, sénateur LR de la Manche, invité politique de LCI ce jeudi 13 août, il faut donc rappeler que "les jeunes ne sont pas épargnés et peuvent contaminer les autres" : "La communication doit de plus en plus être ciblée vers les jeunes puisque c'est chez eux que le virus se diffuse le plus activement en ce moment, estime-t-il. "Ils sont en contact avec des gens âgés, plus vulnérables et par conséquent, s'ils ne s'appliquent pas à eux-mêmes une discipline plus rigoureuse, il faudra en venir à des mesures plus fermes, notamment en matière d'ordre public". Comme par exemple "empêcher ces rassemblements sporadiques facteurs de diffusion du virus." 

"Quand la loi n'est plus respectée, le vivre-ensemble n'est plus possible"

Pour limiter la propagation du virus, faut-il également imposer le port du masque partout à l'extérieur, comme certains commencent à le suggérer ? Philippe Bas n'y est pas favorable. "Il faut s'adapter au risque et le risque n'est pas le même partout, tempère-t-il. J'admets qu'on puisse différencier les pratiques d'un endroit à l'autre, il faut aussi faire confiance à la responsabilité individuelle".  Il préfère donc la situation actuelle, où les élus locaux sont libres de trancher sur la question et souhaite que "les tests de dépistage soient plus nombreux, plus rapides".

Jeudi 6 août, le sénateur a également écrit à Jean Castex à la suite de plusieurs cas d’agression violente d’élus locaux. Il propose donc  un renforcement des mesures pour accompagner les maires pris pour cible. Faut-il voir dans ces incivilités un refus de l'autorité ? : "Il ne faut pas généraliser mais nous avons vu une multiplication de cas notamment à l'encontre des maires, premiers visages de l'autorité dans la proximité, déplore-t-il. Ils représentent l'Etat (...) c'est comme lorsqu'un gendarme ou un policier est agressé, on ne doit pas laisser faire, il faut que les pouvoirs publics se montrent extrêmement fermes pour faire respecter l'autorité. Comme le ministre de l'Intérieur l'a justement dit ce mercredi, quand la loi n'est plus respectée, le vivre-ensemble n'est plus possible car le loi de la jungle s'impose. C'est le plus fort qui l'emporte sur le plus faible."

Sur un plan purement politique, Philippe Bas est par ailleurs revenu sur les velléités élyséennes de Xavier Bertrand qui "se prépare" pour la présidentielle de 2022, jugeant qu'il "ne manque pas d'atouts pour être candidat à l'élection". Mais, ajoute-t-il, "il n'est pas tout seul", faisant référence à François Baroin, Valérie Pécresse ou encore Bruno Retailleau comme autant de candidats LR potentiels. 

Avant de prévenir : "Il ne serait pas acceptable que chacun se lance dans la course sans considérer la nécessité de l'unité et du rassemblement de la droite et du centre pour qu'il y ait une véritable alternative démocratique afin de ne pas avoir à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen."


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