"Police politique" : le ministre de l'Intérieur porte plainte pour "diffamation" après les propos de Florian Philippot

par Charlotte ANGLADE
Publié le 4 avril 2017 à 21h12
"Police politique" : le ministre de l'Intérieur porte plainte pour "diffamation" après les propos de Florian Philippot

JUSTICE - Florian Philippot avait comparé l'office anticorruption à une "police politique". Ses propos, qui ont provoqué la colère de plusieurs organisations de policiers, ont poussé, ce mardi, le ministre de l'Intérieur à porter plainte pour "diffamation".

Le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, a porté plainte ce mardi pour "diffamation". La plainte, déposée au parquet de Paris, cible les récents propos de Florian Philippot à l’encontre de l’office anticorruption, rapporte l'AFP. Invité jeudi dernier sur BFM, le vice-président du Front National avait comparé l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) - qui enquête notamment sur les soupçons de fraude du parti d'extrême droite au Parlement européen - à une "police politique".

On envoie la police de l'État pour chercher des dossiers liés à la présidentielle
Florian Philippot

"Quand vous avez une police politique... les pauvres... je vous assure, ils étaient là, ils ne savaient pas ce qu'ils devaient faire, ils ne savaient pas où ils devaient aller. Ils ont pris des dossiers qui n'avaient rien à voir, ils ont pris des dossiers liés à l'élection présidentielle d'une candidate d'opposition (...) On envoie la police de l'État pour chercher des dossiers liés à la présidentielle. Il faut que les gens voient ça", avait déclaré Florian Philippot à propos des perquisitions dont a fait l'objet le 17 février le siège du Front national.

Le bras droit de Marine Le Pen avait également supposé qu'un "système de corruption" soit à l'origine de fuites dans les médias. "Un enquêteur de perquisition a donné (des informations, ndlr) au Monde, peut-être contre de l'argent d'ailleurs, il y a peut-être un système de corruption d'ailleurs derrière tout ça (...) donc a violé le secret de l'instruction", avançait-il. Ses propos avaient été repris dès le lendemain par David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen.

Des déclarations "inadmissibles"

Ces propos n'ont pas tardé à hérisser le poil de certaines organisations de policiers, dont le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI). Selon ce dernier, les récentes déclarations jugées "inadmissibles" de M. Philippot ont poussé les policiers de ce service à saisir leur hiérarchie "afin de déposer plainte en diffamation". Ce mardi après-midi, Florian Philippot a répliqué dans un tweet que "le ministre de l'Intérieur ferait mieux de s'occuper de la sécurité des Français et du terrorisme plutôt que de faire mumuse".

Une nouvelle affaire contre le Front National

À quelques heures du deuxième débat présidentiel ce mardi, "Le Canard enchaîné" et l'AFP ont révélé l'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Lille pour des faits de détournements de fonds publics au sein du groupe des élus régionaux du FN, entre 2010 et 2015. Ces fonds auraient permis, suspectent les enquêteurs, de préparer la campagne présidentielle de 2012 avec un groupe de salariés installé au conseil régional, où Marine Le Pen occupait les fonctions de présidente du groupe FN. 


Charlotte ANGLADE

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