Politique générale : avant Valls, ces discours qui ont marqué l'Histoire

Publié le 7 avril 2014 à 12h31
Politique générale : avant Valls, ces discours qui ont marqué l'Histoire

FLASHBACK - Manuel Valls prononcera mardi le discours de politique générale de son "gouvernement de combat". Un rituel de la Ve République à double tranchant pour le Premier ministre. Explications.

Une heure pour convaincre. Une semaine jour pour jour après sa prise de fonction à Matignon, Manuel Valls va étrenner mardi son costume de Premier ministre avec le traditionnel discours de politique générale. Il s'agit d'un "discours important, il faut que je me l'approprie", a prévenu au JDD le patron de l'exécutif, quelques heures avant de s'adresser aux députés.

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Avant tout symbolique, ce rituel de la Ve République suivi d'un vote de confiance se révèle un délicat exercice d'équilibriste. Il faut en effet marquer un cap, mais aussi renforcer une majorité secouée par les municipales, le tout avec panache pour marquer les esprits. Gare à la chute, pourraient d'ailleurs glisser à l'oreille de Manuel Valls certains de ses prédécesseurs.

Marquer les esprits...
Le nouvel hôte de Matignon s'est sans doute plongé dans le discours de Michel Rocard, dont il fut le conseiller de 1988 à 1991. Un discours efficace et inspiré : "Je rêve d'un pays où l'on se parle à nouveau. Je rêve de villes où les tensions soient moindres. Je rêve d'une politique où l'on soit attentif à ce qui est dit, plutôt qu'à qui le dit. Je rêve tout simplement d'un pays ambitieux dont tous les habitants redécouvrent le sens du dialogue -pourquoi pas de la fête- et de la liberté." Même lyrisme chez Jacques Chaban-Delmas et sa "nouvelle société", en 1969 : "Nous pouvons donc entreprendre de construire une nouvelle société, (…) et cette société nouvelle, quant à moi, je la vois comme une société prospère, jeune, généreuse et libérée."

 … ou trébucher d'entrée
En 1991, Edith Cresson essuie les critiques d'un hémicycle qui, durant, son discours, multiplie les railleries. Un faux départ pour la première femme nommée à ce poste qu'elle quittera 11 mois plus tard. Quelques années auparavant, les critiques fusent à l'attention de Georges Pompidou et son discours jugé sans saveur à l'époque.

 Des coups d'éclat
Le 8 avril 1992, Pierre Bérégovoy surprend l'assistance durant son grand oral en sortant de sa poche une liste de personnalités de droite prétendument impliquées dans des affaires de corruption. "J'ai ici une liste de personnalités dont je pourrais éventuellement vous parler". Vingt ans plus tard, Jean-Pierre Raffarin se fait connaître par son sens de la formule : "Notre route est droite mais la pente est forte". En 2012, le discours de Jean-Marc Ayrault marquera également les esprits : il sera interrompu par le malaise d'un député. Son discours ? Terne et sans souffle, jugeront les observateurs.


Thomas GUIEN

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