POLITIQUE : LA FIN DU "TOUS POURRIS" ? - Posez toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités - 24 Heures en Questions

par Bastien BONO
Publié le 26 juillet 2017 à 16h17, mis à jour le 27 juillet 2017 à 16h45
POLITIQUE : LA FIN DU "TOUS POURRIS" ? - Posez toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités - 24 Heures en Questions
Source : PHILIPPE LOPEZ / AFP

POLITIQUE - Ce soir, comme tous les soirs, dans "24 heures en questions", vous avez la possibilité de poser toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités sur le thème du jour : débats houleux pour la loi de moralisation de la vie politique. Ils vous répondent dès 18h10.

La situation est à peine croyable. Hier, en plein débat sur la loi de moralisation de la vie politique, la vice-présidente de l’Assemblée Nationale, Carole Bureau-Bonnard, se lève et quitte le perchoir.  Et pour cause, l’atmosphère explosive qui règne au sein de la représentation nationale. Bourdes, amendements en pagaille pour bloquer la procédure, bronca, cris, viennent s'ajouter aux interventions plus que musclées de la part de députés de tous les groupes minoritaires. Pendant plus de deux heures, des orateurs de tout bord vont défiler pour fustiger le projet de loi, de Alexis Corbières (La France Insoumise) à Philipe Gosselin (Les Républicains) en passant par Philipe Vigier (Les Constructifs) et Olivier Dussopt (Nouvelle Gauche), la session tourne au bizutage du groupe La République En Marche. Majoritairement composé de néophytes, le groupe a démontré hier que l’apprentissage de la fonction de député n’est pas instantané. On a ainsi pu voir des marcheurs ne sachant pas s’il fallait voter ou s’abstenir, désorientés. La fin de la récréation est finalement sifflée par François de Rugy, qui reprend sa place après des heures de débat confus, suivi de près par le président du groupe LREM, Richard Ferrant. Mais le désordre ne règne pas seulement dans l’hémicycle. Des contestations se font également entendre dans le groupe majoritaire. Des députés des groupes LREM et MoDem, au parcours politique déjà long, s’agacent du manque d’expérience et de connaissances des nouveaux venus, à l’image du député centriste Jean-Louis Bourlanges, qui a quitté l’Assemblée alors que Carole Bureau-Bonnard ne lui avait pas accordé la parole qui lui revenait. De plus, les députés En Marche ne semblent plus suivre de manière monolithique les consignes de vote du gouvernement. La suppression de la réserve parlementaire, cette enveloppe dont l’élu dispose à sa guise pour initier ou aider des projets sur sa circonscription, ne fait pas l’unanimité dans la majorité, de nombreux députés traînant des pieds pour voter cette disposition. D’autres dispositions, comme la promesse d’Emmanuel Macron d’imposer la présentation d’un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection, ont été enterrées. Engagement de campagne du président de la République,  la disposition a disparu de la loi de moralisation suite à un amendement déposé par… Richard Ferrand,  exfiltré le mois dernier du gouvernement après des soupçons de prise illégale d’intérêt et d’enrichissement de sa compagne grâce à son poste aux Mutuelles de Bretagne en 2011. Le texte voté cette nuit contient finalement l’inéligibilité de toute personne condamnée pour des délits, mais des délits dont la liste sera définie par la loi, ce qui constitue une « reculade » pour l’opposition. Enfin, une alliance historique a été créée autour du déverrouillage du « verrou de Bercy », qui donne à l’administration fiscale le monopole des poursuites pour fraude fiscale. Des députés de toute l’opposition, de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Dupont-Aignan, mais aussi de LREM, se sont prononcés pour sa levée. Alors, cette pagaille dans les débats d’hier est-elle symptomatique d’une Assemblée Nationale renouvelée aux trois quarts ? Le président contrôle-t-il tant que ça des députés traités de « godillots », et qui pourtant commencent à faire entendre leurs différences ? Les réticences du groupe majoritaire sur le casier vierge ou la réserve parlementaire vous semblent-elles justifiées ? La loi de moralisation de la vie politique peut-elle changer la vision des français de leurs élus ?

Pour poser vos questions, rendez-vous sur le page Facebook de l'émission, ou sur Twitter, #24henquestions !

Les invités :

René Dosière

Ex-député, spécialiste des questions de transparence et de moralisation de la vie politique

Michel Urvoy

Editorialiste à Ouest-France

Guillaume Roquette

Directeur de la rédaction du Figaro Magazine

Nicolas Tenzer

Politologue


Bastien BONO

Tout
TF1 Info