Prime d'urgence, revenu citoyen, aides à l'embauche... Contre la précarité des jeunes, qui propose quoi ?

Publié le 8 février 2021 à 17h22
Prime d'urgence, revenu citoyen, aides à l'embauche... Contre la précarité des jeunes, qui propose quoi  ?
Source : iStock/eranicle

AIDES SOCIALES - Anne Hidalgo a remis sur la table l'idée d'une prime universelle de 500 euros pour tous les jeunes en situation de précarité. Mais alors qu'une partie de l'opposition pousse le gouvernement à étendre le RSA aux 18-25 ans, ce dernier refuse toujours.

500 euros pour permettre à tous les jeunes touchés par la crise économique et sanitaire "de s’en sortir, de survivre". C'est ce qu'a réclamé la maire de Paris Anne Hidalgo, lundi 8 février sur franceinfo. "Il faut mettre en place une aide d’urgence, exceptionnelle, universelle" pour "tous les jeunes qui en feront la demande et qui en ont besoin", a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que celle-ci devait être accessible aux "jeunes de la classe moyenne qui ne sont pas forcément boursiers, qui vivent des galères énormes, que les parents ne peuvent pas aider"

L'édile socialiste a plaidé pour que cette aide soit mise en place dans la durée - au moins trois ans - avant de réfléchir à plus long terme sur la meilleure façon d'aider les jeunes, pourquoi pas via un RSA jeunes. Ces dernières semaines, l'ouverture du RSA aux moins de 25 ans continue d'être régulièrement demandée par les associations, des syndicats comme la CFDT et des partis politiques de gauche comme le Parti socialiste, La France insoumise ou Europe Ecologie-Les Verts (dont la mesure fait partie du programme depuis plusieurs années).

Jadot veut fusionner RSA et prime d'activité

Ainsi, récemment le député européen et candidat à la primaire EELV pour 2022 Yannick Jadot a dit souhaiter "créer dès 18 ans un revenu citoyen pour les personnes en précarité", avec la fusion du RSA et de la prime d’activité. Le 20 janvier dernier, le PS a fait voter au Sénat une proposition de loi visant à étendre le RSA aux 18-25 ans ; rejetée par la majorité de droite.

Pourtant à droite, quelques voix s'élèvent également pour mieux prendre en compte la précarité des jeunes, massivement touchés par la crise économique qui résulte de la pandémie. Le 18 janvier, la maire LR du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati réclamait au Président un "revenu minimum aux étudiants en situation de fragilité sociale, tout le temps où l’activité économique restera réduite". Mais son parti préfère tout de même miser sur les aides à l'embauche plutôt que sur les aides sociales. Aurélien Pradié propose ainsi de créer 300.000 emplois pour les 18-25 ans dans les collectivités, les administrations ou les universités.

Une ligne qui rejoint celle du gouvernement, qui met tous ses efforts sur les dispositifs d'accompagnement à l'emploi. A "18 ans, ce qu'on veut, c'est un travail. On veut une rémunération de son travail, on ne veut pas une allocation", avait déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire le 15 janvier dernier. Le 20 janvier au Sénat, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, rappelait également la position du gouvernement : "Ce n'est pas simplement en permettant aux jeunes de 18 à 25 ans d'avoir accès aux RSA que nous lutterons efficacement contre la pauvreté des jeunes, mais bien en créant, nous en sommes convaincus, les conditions d'une meilleure insertion sociale et professionnelle".

Le gouvernement mise tout sur la Garantie jeunes

Pour cela, l'exécutif vante la Garantie jeunes. Créée sous le quinquennat Hollande, elle assure aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont "ni en emploi ni en études ni en formation" une allocation mensuelle (d'un montant maximal de 497 euros contre 564 pour le RSA). En contrepartie, les bénéficiaires s'engagent à suivre un parcours d'insertion intensif en mission locale pendant 12 à 18 mois. 

Fin novembre, dans le cadre de son plan "un jeune, une solution", le gouvernement a annoncé le doublement de son nombre de bénéficiaires en 2021 à 200.000. Il en a aussi étendu le principe à d'autres dispositifs : les jeunes entrant sur le marché du travail pourront bénéficier d'un accompagnement intensif à Pôle emploi - pour 240.000 d'entre eux - ou d'un atelier "Objectif 1er emploi", via l'Apec (30.000), qui pourront donner, si besoin, accès à une allocation limitée à trois fois le RSA, soit 1700 euros, par période de six mois. 


La rédaction de TF1info

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