Présidentielle : Bertrand, Montebourg et Zemmour peuvent-ils financer leur campagne sans l'appui d'un parti ?

J.F
Publié le 15 septembre 2021 à 17h35, mis à jour le 23 septembre 2021 à 18h33
Xavier Bertrand, le 10 septembre 2021.
Xavier Bertrand, le 10 septembre 2021. - Source : Pascal GUYOT / AFP

LE NERF DE LA GUERRE - Se lancer dans la course à la présidentielle sans l'appui et la trésorerie d'un parti, est-ce possible ? En ce début de campagne, ils sont plusieurs à l'espérer et à s'organiser pour lever des fonds.

En fin de semaine dernière lors des journées parlementaires LR, une petite phrase prononcée par Xavier Bertrand n’est pas passée inaperçue. "Je n’imagine pas remporter cette élection sans le soutien et sans l’aide de ma famille politique", a déclaré le président de la région des Hauts-de-France, qui refuse pourtant de participer à une primaire organisée par son ancien parti. Certains y ont surtout vu un refus du candidat de se passer d'un coup de pouce financier des Républicains.

Car selon le trésorier du parti Daniel Fasquelle, entre 8 et 9 millions d’euros seront réservés à la campagne pour la présidentielle dans le budget 2022 du parti. Pour information, un candidat présent au premier tour ne peut pas dépasser les 16,8 millions d’euros de frais de campagne, 22,5 millions pour ceux toujours qualifiés au second. Mais le camp de l’ancien ministre du Travail réfute tout problème d’argent, assurant qu’il peut compter sur les dons ou les adhésions à la structure La Manufacture lancée par Xavier Bertrand, et qu’à l’ère du Covid et du numérique, les campagnes sont beaucoup moins coûteuses. Toutefois, il partirait avec un sérieux handicap s’il devait se lancer face à un candidat LR qui bénéficierait de cet argent.

L’argent, c’est également ce qui a fait réfléchir Arnaud Montebourg avant de se déclarer candidat pour 2022, début septembre. En juin, il disait au Parisien : "En l’état actuel, je ne suis pas candidat, car je n’ai pas les ressources personnelles et financières pour l’être". Depuis, il a lancé des appels aux donc, et ses proches comptent sur la dynamique créée pendant la campagne pour les voir affluer. 

Checknews explique aussi que "l’option privilégiée par l’équipe de campagne est celle de contracter un prêt 'miroir' de 8 millions d’euros auprès d’établissements bancaires. 'Le parti l’Engagement contractera un prêt et mettra l’argent à disposition de l’association via peut-être un autre prêt'", a expliqué au service de Libération Frédéric Massot, responsable financier de sa campagne. Si le financement n'était finalement pas assuré et que planait le risque de ne pas être remboursé par l'Etat, Arnaud Montebourg pourrait tout simplement choisir de ne pas se lancer. 

Zemmour, comme Macron en 2017 ?

Le cas du financement d'une campagne hors parti se pose également pour le polémiste Eric Zemmour, même si ce dernier n'est pas (encore) officiellement candidat. Pour récolter des fonds, il a créé au moins deux associations, "Les amis d’Eric Zemmour" et "L’association de financement du parti Les amis d’Eric Zemmour". Son premier cercle organise d’importantes levées de fond. 

Des méthodes et une situation qui rappellent celles d'Emmanuel Macron en 2017. Le ministre de l'Economie de François Hollande s'était lancé dans la course à l'Elysée sans le soutien d'un vieux parti et sans trésorerie. Mais entre la création d'En marche en mars 2016 et le mois de décembre 2017, l'actuel président de la République avait réussi à lever auprès de particuliers et riches donateurs près de 16 millions d'euros. Un record.


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