Présidentielle 2022 : ces quatre semaines de polémiques et de ratés qui ont mis Eric Zemmour en difficulté

Publié le 29 novembre 2021 à 15h42, mis à jour le 29 novembre 2021 à 19h41

Source : TF1 Info

RÉTROSPECTIVE - Sur le point de déclarer sa candidature, Eric Zemmour n'a jamais été autant en difficulté depuis son irruption dans la campagne, début septembre. Retour sur les polémiques qui lui ont fait perdre des points à moins de six mois du premier tour de l'élection présidentielle.

"La mue du polémiste à candidat ne s’est pas faite", a constaté avec jubilation Marine Le Pen ce dimanche, interrogée sur les difficultés d’Eric Zemmour dans sa précampagne. Alors qu’il devrait annoncer sa candidature à la présidentielle ces prochains jours, le journaliste accumule les erreurs au point de faire douter de sa capacité à jouer les trouble-fêtes au printemps prochain. Après avoir organisé une tournée de promotion de son livre aux allures de meeting, s’être envolé dans les sondages et avoir imposé ses sujets de prédilection dans le débat public, Eric Zemmour marque le pas. 

D’abord dans les enquêtes d'opinion, où il est de nouveau devancé par Marine Le Pen, une situation qui éloigne pour lui la perspective d’accéder au second tour de l'élection présidentielle. Dans le dernier sondage Ifop pour le JDD et Sud Radio publié dimanche 28 novembre, il recueillerait 14 à 15% des suffrages au premier tour, contre 19 à 20% pour Marine Le Pen et environ 25% pour Emmanuel Macron. 

Eric Zemmour est également persona non grata dans un nombre croissant de villes où il se déplace. À Londres, il a vu annulée sa réservation à la Royal Institution pour rencontrer les expatriés français. À Genève, la maire s'est opposée à ce qu'il tienne une réunion publique dans une salle municipale. Partout où il passe, des manifestations s'organisent pour dénoncer sa présence. Ce fut le cas à Biarritz, en Bretagne et dernièrement en Suisse. À Marseille, c'est une opposante qui l'a fait déraper. Le doigt d'honneur que lui a adressé Eric Zemmour en retour a été immortalisé et a défrayé la chronique. Peu de temps auparavant, le polémiste avait été prié par le diocèse de Marseille de ne pas s'exprimer dans l'enceinte de la "Bonne Mère", l'emblématique basilique Notre-Dame-de-la-Garde.

Des polémiques qui ont abîmé l'image d'Eric Zemmour

Des déconvenues qui s'ajoutent à une longue série de polémiques, les premières étant ses propos sur l'histoire de France et le régime de Vichy qui aurait protégé les juifs français pendant la guerre. Eric Zemmour a notamment créé la controverse en pointant une arme factice sur un journaliste au salon Milipol le 20 octobre, ou encore en mettant en cause la responsabilité de François Hollande dans les attentats de 2015 devant le Bataclan le 13 novembre dernier. Le 20 novembre à Londres il a critiqué l'ancien Président Nicolas Sarkozy, assurant : "si je dis que je passerai le Kärcher, je le passerai.", en référence aux déclarations de l'ex-chef de l'État lors d'un déplacement en juin 2005 dans la Cité des 4000, à La Courneuve.

Des gestes et des propos qui ont poussé plusieurs soutiens du polémiste à prendre du recul, voire à se désengager de sa campagne, tout en désorganisant son équipe de campagne. Ainsi, cette semaine, il a perdu le soutien du financier Charles Gave, qui aurait accordé un prêt de 300.000 euros à l'association des Amis d'Eric Zemmour. D'autres laissent planer le doute sur leur présence au Zénith de Paris le 5 décembre pour ce qui sera le premier meeting du candidat, à l'instar de Philippe de Villiers et Jean-Frédérique Poisson, qui conditionnerait sa venue à une inflexion sociale du programme d'Eric Zemmour. 

Enfin, son ami Robert Ménard, maire de Béziers, a explicitement déclaré ce dimanche qu'il voterait pour Marine Le Pen en 2022, et a redit qu'Eric Zemmour ne se comportait pas comme un candidat à la présidence de la République. "Ce n’est pas parce que vous êtes plus intelligent, plus cultivé que vous faites un bon Président. Il faut de l’attention, de la bienveillance", a-t-il estimé auprès du Parisien. Ajoutant, en visant son entourage et son équipe de campagne, à commencer par sa conseillère Sarah Knafo ou le président de Génération Z Stanislas Rigault : "A-t-il quelqu’un d’autre que des gamins de 25 ans ? La politique, c’est quelque chose de sérieux". Eric Zemmour doit désormais compter sur l'annonce imminente de sa candidature pour tenter d'inverser la tendance.


Justine FAURE

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