Présidentielle 2022 : pourquoi certains maires ruraux refusent-ils d'accorder leur parrainage ?

AL
Publié le 4 novembre 2021 à 14h25, mis à jour le 4 novembre 2021 à 14h30

Source : TF1 Info

SOUTIEN - À six mois de l'élection présidentielle, la course aux parrainages bat son plein. Si les premiers sollicités sont les maires des communes rurales, certains d'entre eux ont décidé de ne pas accorder leur signature. On vous explique pourquoi.

Avant de convaincre les Français, les candidats à la présidentielle doivent convaincre les maires. Les militants des différents partis sont donc sur les routes pour tenter de recueillir le soutien des édiles, notamment des petites communes. Or, ceux-ci sont de moins en moins enclins à accorder leur parrainage. 

"J'ai décidé de ne donner aucune caution à qui que ce soit", déclare ainsi Jean Moinet, dans le reportage en tête de cet article. Le maire de Gron dans le Cher n'est pas le seul à avoir pris cette décision. En 2017, seuls 34% des élus habilités ont effectivement parrainé une candidate ou un candidat. Dans près de trois quarts des cas, il s’agissait d’élus communaux et intercommunaux.

Un sentiment d'abandon au quotidien

"À chaque échéance électorale, on vient nous caresser dans le sens du poil. Quand, nous, on a besoin, c'est un peu plus compliqué", souligne ce maire d'une commune d'un peu plus de 89.000 habitants, ajoutant être déçu par l'offre politique actuelle. "Le système politique en ce moment m'insupporte, je suis vraiment désespéré", avoue-t-il. 

Même constat quelques kilomètres plus loin, dans la commune de Sancergues. "Moi je ne fais pas de politique à la base, je ne politiserai pas ma commune", explique ainsi son maire, Jean-Luc Charache. D'autant que, depuis 2017, les parrainages sont visibles par tous. Difficile alors de se positionner publiquement, notamment dans les communes sans étiquette.

Un refus politique

Pour d'autres maires cependant, ce refus de parrainage est plus politique. "On reçoit des choses depuis mi-septembre, que ce soit des mails, des courriers. J'ai répondu que ce n'était plus la peine de m'en envoyer", affirme ainsi fermement Yvan Lubraneski, maire divers-gauche des Molières, dans l'Essonne. 

Avec une cinquantaine d'élues écologistes et de gauche, il est signataire du "serment de Romainville" dans lequel les maires s'engagent à ne parrainer aucun candidat à la présidentielle tant que la gauche ne sera pas unie pour 2022. "Ma façon d'entrer dans le débat de cette élection présidentielle, c'est de bloquer mon parrainage", assure-t-il.

Candidats et partis ont donc jusqu'au 4 mars 2022 pour convaincre les élus du contraire. Les 500, ou plus, dossiers de parrainages seront ensuite vérifiés par le Conseil Constitutionnel qui officialisera par la suite la liste des candidats.


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