Présidentielle 2022 : quelles sont les règles du CSA pour les soutiens informels des candidats ?

Publié le 9 décembre 2021 à 20h31
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Image d'illustration - Source : JACQUES DEMARTHON / AFP

RÈGLES - Alors que des soutiens non officiels d’Eric Zemmour ont assisté à son premier meeting dimanche 5 décembre, des internautes se sont demandé comment leur temps de parole à l’antenne était décompté par l’instance de régulation. L'occasion d'un rappel des règles en vigueur.

Pour son premier meeting de campagne à Villepinte, le candidat Eric Zemmour a eu droit à un parterre de soutiens venant des sphères politique et médiatique. À cette occasion, de nombreux internautes se sont interrogés sur l'éventuelle application des règles de temps de parole de ces soutiens informels, qui parfois chroniquent dans les médias. Une question qui peut se poser pour l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle. Quelles sont les règles en vigueur ?

En période de campagne présidentielle, la règle d’équité à l’antenne prévaut pour les candidats, d’après une loi de 2016 qui a modernisé l'organisation ce scrutin. C’est sur ce fondement que le CSA décompte le fameux temps de parole de chaque candidat : "Le principe d’équité remplace désormais celui d’égalité du temps de parole durant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu’à la veille de la campagne 'officielle'. Seules les deux dernières semaines avant l’élection sont donc encore soumises à l’égalité du temps de parole dans les médias télé et radios".

"Pour avoir un temps de parole décompté, il faut être une personnalité politique", rappelle d’abord le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) que nous avons interrogé. "Toutes les interventions d'un candidat et de ses soutiens sont considérées comme du temps de parole, sauf circonstances exceptionnelles. Est considérée comme soutien toute personne qui appelle explicitement à voter en faveur d’un candidat." Or, des soutiens non politiques et plus implicites d’un candidat comme Eric Zemmour ou de n’importe quel autre candidat à la présidentielle, vont prendre la parole dans les médias ou ont même une place attitrée dans les médias. La prise en compte de celle-ci est donc un vrai sujet à la veille d’une élection, mais qui mérite quelques éclaircissements. 

Un seul cas en période électorale

En réalité, le CSA s’est déjà penché sur la question et a adopté une recommandation le 6 octobre dernier visant à déterminer les règles de temps de parole et d’antenne applicables à l’élection d’avril 2022. Elle distingue alors deux périodes dans son décompte. Hors période électorale, qui court jusqu’au 1er janvier prochain, les règles sont assez simples : "le temps de parole des journalistes, des chroniqueurs ou des éditorialistes qui parlent d’un candidat n’est pas décompté", nous précise-t-on.

En période électorale, qui court du 1er janvier au 7 mars 2022, il existe un seul cas de figure où la parole de ces soutiens est décomptée par le CSA : "Les éditoriaux et les commentaires politiques, les revues de presse, les débats réunissant des journalistes, des experts ou d’autres personnes, les analyses et les présentations de sondages d’opinion sont pris en compte dans le temps d’antenne lorsque, pour l’essentiel de leur durée, ils concernent un seul candidat et ne lui sont pas explicitement défavorables". 

Concrètement, le présentateur d’une émission télévisée ou le chroniqueur à la radio verra son temps de parole ajouté au compteur d’un candidat s’il le mentionne à titre exclusif et que ses propos ne sont "pas explicitement défavorables". Des règles établies comme à chaque élection et qui ne sont pas destinées à être adaptées au fil de la campagne.

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Caroline QUEVRAIN

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