Présidentielle 2022 : que retenir du premier meeting de campagne d'Éric Zemmour ?

I.N.
Publié le 5 décembre 2021 à 21h12, mis à jour le 5 décembre 2021 à 22h44

Source : JT 20h WE

CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE - Éric Zemmour tenait ce dimanche son premier meeting de campagne, devant ses partisans réunis au parc des expositions de Villepinte. Que faut-il retenir de son discours ?

Éric Zemmour a lancé sa campagne. Ce dimanche, l'ancien polémiste a réuni plusieurs milliers de ses partisans au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Après plusieurs interventions de ses soutiens, le candidat à la présidentielle s'est présenté à la tribune avec plus d'une heure de retard pour sa première prise de parole publique depuis qu'il brigue officiellement l'Élysée. Que faut-il retenir de son discours ?

Le candidat antisystème d'une présidentielle qui "n'avait aucun intérêt"

Dans sa prise de parole de plus d'une heure, Éric Zemmour a longuement insisté sur son passé loin de l'arène politique. Et souhaite en faire une force. "Je suis différent", a-t-il assuré devant un public acquis à sa cause. "Je n'ai pas 40 ans de roublardises politiques et de langue de bois médiatique derrière moi."

Selon lui, avant l'annonce de sa candidature, "cette présidentielle n'avait aucun intérêt". "Nous avons bouleversé les plans les mieux établis et rompu le pacte tacite entre tous les acteurs de cette farce", a clamé Éric Zemmour. "Depuis des mois, nos meetings enragent les journalistes, dérangent les politiques et hystérisent la gauche", a-t-il déclaré, devant une foule lui répondant "on est chez nous". "Depuis des mois, il ne se passe pas une seule journée sans que le pouvoir et ses relais médiatiques ne m'attaquent", a poursuivi l'ancien journaliste. "Ils inventent des polémiques sur des livres écrits il y a 15 ans. S'ils me détestent, c'est parce qu'ils vous détestent."

Misogynie, racisme... Zemmour répond aux accusations

Éric Zemmour est aussi revenu sur les accusations de misogynie, de fascisme et de racisme dont il fait l'objet. "Moi fasciste ? Ben voyons", s'est-il exclamé. "Je suis le seul à défendre la liberté de penser, de parole, de débattre, pendant qu'ils rêvent tous d'interdire nos meetings et de me faire condamner", a-t-il répondu. "Moi misogyne ? Cette accusation est ridicule. Enfant, au milieu de ces grandes familles venues d'Algérie, j'étais toujours entouré par des femmes. Les femmes de mon enfance, plus encore que les hommes, ont forgé mon caractère."

Au sujet des accusations de racisme, Éric Zemmour a assuré qu'il était "le seul à ne pas confondre la défense des nôtres avec la haine des autres". "Le racisme, c'est s'imaginer que ceux qui sont différents de nous sont inférieurs et ne pourraient être français que ceux qui sont descendants de Clovis. Comment pourrais-je penser cela, moi, petit juif berbère venu de l'autre côté de la Méditerranée ? Tout ce que nous voulons, c'est défendre notre héritage."

Des attaques directes envers Emmanuel Macron

Le candidat s'en est ensuite ouvertement pris à Emmanuel Macron. "Nous ne luttons pas contre des individus, nous luttons contre des idées", a-t-il d'abord affirmé, avant de s'attaquer personnellement au chef de l'État. "La personne Emmanuel Macron ne nous intéresse pas, parce qu'elle est fondamentalement inintéressante. Trouvez-moi un seul Français qui puisse expliquer la pensée d'Emmanuel Macron. Il n'y en a aucun, pas même lui. Personne ne sait qui il est, parce qu'il n'est personne."

"En 2017, la France a élu le néant, et elle est tombée dedans", a poursuivi Éric Zemmour, qualifiant le président de la République de "mannequin de plastique", "d'adolescent", ou encore de "fantôme".

L'immigration, toujours son thème principal

Éric Zemmour promet de passer des constats aux solutions. Les plus nombreuses au cours de ce premier meeting ont été celles autour de l'immigration, son thème privilégié. Il propose d’arrêter "immédiatement les flux migratoires" en lançant un objectif "immigration zéro" dès les premières semaines de son mandat. Il promet également de "limiter le droit d'asile à une poignée d'individus", d'imposer la réalisation des demandes d'asile dans les consulats des pays d'origine, "d'opérer une meilleure sélection des étudiants étrangers et poser le principe de leur retour à la fin de leurs études", ou encore de "mettre hors d'état de nuire les associations qui ramènent les migrants en Europe".

Le candidat, fondateur de son mouvement "Reconquête", propose aussi de supprimer les aides sociales et l'aide médicale "pour les étrangers extra-européens". En outre, Éric Zemmour souhaite mettre fin au droit du sol et "durcir drastiquement les conditions de naturalisation".

Pour les "étrangers déjà installés", l'ancien polémiste désire "renvoyer systématiquement tous les clandestins installés sur notre sol", "expulser les délinquants étrangers", "déchoir de leur nationalité française les criminels binationaux" ou encore "expulser les chômeurs étrangers au bout de six mois de recherche d'emploi infructueuse". Éric Zemmour promet qu'il proposera toutes ces mesures aux Français par référendum.

Économie, école... Zemmour dévoile de premières propositions

Sur le plan économique, Éric Zemmour propose que "le salaire net soit plus élevé". Pour cela, il a indiqué vouloir "réduire les cotisations" des salariés "afin de rendre un 13e mois" aux employés au Smic. Éric Zemmour souhaite également "baisser massivement les impôts de production pour toutes les entreprises" et que "davantage de petites entreprises bénéficient d'un taux réduit sur l'impôt sur les sociétés", sans précisions sur le financement de ces mesures.

L'ancien polémiste espère aussi "réindustrialiser la France". Pour cela, il veut "contraindre la commande publique à privilégier les entreprises françaises". S'il est élu président de la République, Éric Zemmour promet qu'il favorisera la transmission des entreprises entre les générations, en "supprimant les droits de succession et de donation pour la transmission des entreprises familiales".

Sur le plan diplomatique, il entend sortir la France "du commandement militaire intégré de l'Otan". Il s'est également positionné contre l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Pour l'école, Éric Zemmour se range "du côté de l'excellence". "Nous chasserons des classes de nos enfants le pédagogisme, l’islamo-gauchisme et l'idéologie LGBT", s'est-il exclamé. Il souhaite y interdire l'usage de l'écriture inclusive et bannir "toute forme de discrimination positive".

Un appel du pied aux électeurs LR et RN

En fin de discours, Éric Zemmour a appelé ouvertement les électeurs d'Éric Ciotti, défait samedi au second tour du Congrès des Républicains, à le rejoindre, alors que ses partisans scandaient le nom du député des Alpes-Maritimes. "J'en appelle à ces militants et électeurs des Républicains qui en ont assez de voir leurs élus se plier aux injonctions de la gauche et du politiquement correct. Cette droite amoureuse de la France est majoritaire dans notre pays. Beaucoup ont été représentés par mon ami Éric Ciotti. Je leur tends la main", a-t-il déclaré. "Votre place est parmi nous, à nos côtés, dans ce combat pour la France."

Éric Zemmour s'en est également pris à Marine Le Pen, sans jamais la nommer, et appelé ses électeurs à rejoindre son mouvement. "J'en appelle à ces militants, ces cadres, ces électeurs du Front national qui voient leurs idées végéter dans une opposition stérile depuis des décennies."


I.N.

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