Pass vaccinal, Taubira, GPA... ce qu'il faut retenir du 1er "Live présidentiel" avec Jean-Luc Mélenchon

V. Fauroux
Publié le 12 janvier 2022 à 23h06
Pass vaccinal, Taubira, GPA... ce qu'il faut retenir du 1er "Live présidentiel" avec Jean-Luc Mélenchon

PRÉSIDENTIELLE 2022 - Jean-Luc Mélenchon était l’invité du tout premier "Live présidentiel" TF1 – 20 Minutes ce mercredi 12 janvier. L'occasion pour le candidat de la France Insoumise de répondre aux nombreuses questions des internautes.

Crédité de 9,5% ce jour dans le baromètre Ifop-Fiducial, publié quotidiennement sur LCI, Jean-Luc Mélenchon était le premier invité politique du Live Présidentiel TF1-20 Minutes, diffusé en direct ce mercredi soir sur le compte Instagram de @tf1info. Fort d'un programme comportant 694 mesures, le candidat de la France Insoumise en a égrené quelques-unes en réponse aux diverses questions des internautes.

"Une allocation de 1000 euros pour les jeunes"

Jean-Luc Mélenchon a notamment répété qu'il souhaitait revenir sur les réformes du collège et du lycée. "Cela fait des années qu'une pente est prise et l'idée, c'est que tous les établissements doivent être autonomes, un peu en compétition et notés. Ils peuvent ainsi changer une partie des programmes, c'est ce qui se passe au collège. Ensuite l'entrée à l'université donne lieu à un tri, c'est comme ça qu'a été inventé Parcoursup, la chose la plus grotesque qu'on ait imaginé et qui pose de nombreux problèmes", a-t-il dit. Or, "tous les jeunes Français doivent avoir le même enseignement et le même objectif de qualification"

En conséquence, s'il est élu, le candidat de la France Insoumise veut supprimer le contrôle continu au baccalauréat, réunifier les enseignements du collège au lycée et promet la fin de Parcoursup. Par ailleurs, il propose de rétablir "le bac professionnel en quatre ans", car "il faut du temps pour bien apprendre son métier".  Enfin, il souhaite que tout le monde puisse étudier sans aller travailler à côté. "Il y aura une allocation d'études de 1000 euros, financée par la réforme de l'héritage : au-dessus de 12 millions d'euros, l'État prendra tout", annonce-t-il.

Toujours à propos de l'école, Jean-Luc Mélenchon a redit qu'il soutenait la grève des enseignants du 13 janvier. "Ce sera sûrement la plus grande grève dans l'éducation nationale depuis très longtemps", a-t-il prévenu. "La pagaille est à son comble à l'école compte tenu de la multiplication des consignes qui n'arrêtent pas de changer. On ne fait pas la grève contre le virus, mais contre la gestion absurde de Jean-Michel Blanquer", a-t-il ajouté, profitant de l'occasion pour souligner que LFI "demande depuis le début de mettre des purificateurs d'air dans les classes". 

"Les élevages intensifs... des bouilloires à virus"

Justement, pour lutter contre le "retour des grandes pandémies comme le Covid-19", mais aussi "au nom de la lutte contre la maltraitance animale", Jean-Luc Mélenchon veut "qu'on arrête les fermes usines". "Non seulement les animaux sont martyrisés, mais les élevages intensifs sont des bouilloires à virus. Ils provoquent des zoonoses, c'est-à-dire des maladies qui passent des animaux aux humains. Il faut les fermer. C'est un danger", a-t-il martelé. "S'il y a un virus, c’est parce qu’il est venu des animaux sauvages et qu’il est passé aux animaux domestiques hyper concentrés dans des élevages de masse", a-t-il poursuivi.

Concernant la crise du Covid-19, le candidat de la France Insoumise pense que "le pass sanitaire est une illusion de sécurité. Il n'a été fait que pour pousser les gens à se vacciner", a-t-il avancé, indiquant qu'il faut plutôt "lever les brevets pour qu'on puisse produire des vaccins partout". "Aussi longtemps que quelqu'un tombera malade quelque part, les autres auront un problème", a-t-il reconnu. Et d'ajouter : "Je ne suis pas un antivax. Mais vous pouvez être vacciné et contaminer les autres. Dans ces conditions, le pass sanitaire est une fausse protection, ça pousse les gens à croire qu'ils sont tranquilles. Mieux vaut, par exemple, ne pas envoyer les gens au travail au même moment". 

Est-ce que je pourrais gouverner avec Christiane Taubira ? La réponse est oui.
Jean-Luc Mélenchon

L'élection présidentielle était aussi bien sûr au cœur des questions des internautes qui ont souhaité savoir si une alliance Mélenchon-Taubira était possible. "Est-ce que je pourrais gouverner avec Christiane Taubira ? La réponse est oui", a aussitôt affirmé Jean-Luc Mélenchon. "Si j'arrive au deuxième tour, je proposerai à ceux qui le veulent de venir nous voir pour qu'on discute des conditions dans lesquelles on fait une nouvelle majorité", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il pourrait envisager de nommer une femme Premier ministre, mais qu'il ne choisirait pas Christiane Taubira, "parce que la conduite du gouvernement doit être faite par quelqu'un qui assume la logique et la cohérence du programme". 

Quant à la première mesure qu'il prendra s'il est élu, le candidat de la France Insoumise a indiqué qu'elle ira pour les plus démunis. "Je prends mon téléphone et j'appelle celui ou celle qui va être le Haut commissaire chargé de mettre un terme au scandale des SDF, c'est-à-dire des pauvres gens abandonnés de tous et de tout le monde", a-t-il lancé, avant de préciser qu'il établira par décret le Smic à 1400 euros nets - contre 1269 euros nets, le montant qui est entré en vigueur au 1er janvier. 

"Absolument contre la GPA éthique"

Pour finir, Jean-Luc Mélenchon a abordé deux grandes questions de société : l'interdiction du cannabis en France et la GPA éthique. A la première, il a indiqué qu'il légalisera cette substance expliquant que "la prohibition n'a jamais rien donné de bon". "Pour pouvoir faire des campagnes de prévention efficaces, il faut d'abord légaliser la consommation de cannabis dont la distribution sera encadrée par un monopole d'État. Cela fera cesser toute sorte de trafic", a-t-il insisté. 

Concernant la GPA éthique, "je suis absolument contre et je ne crois pas que ça ne puisse jamais être éthique", a-t-il asséné, avant de souligner que "cela consiste à transformer le corps des femmes en un instrument de production d'êtres humains". Jean-Luc Mélenchon a toutefois reconnu une contradiction concernant notamment les enfants qui sont déjà là. "Je suis pour qu'on régularise les enfants nés d’une GPA à l’étranger en permettant un processus d'adoption", a-t-il admis.


V. Fauroux

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