Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse, celle qui se voit en première femme présidente de la République

J.F
Publié le 4 décembre 2021 à 15h20, mis à jour le 5 décembre 2021 à 15h56

Source : TF1 Info

PORTRAIT - À 54 ans, Valérie Pécresse est devenue, samedi 4 décembre, la première femme du parti de droite à pouvoir accéder à l'Élysée. Un rêve de revanche pour celle à qui s'entendait dire qu'elle ne ferait "jamais de politique" parce qu'elle est "une femme normale".

"Une femme qui tient, une femme qui fait, une femme qui veut gagner, ça peut être redoutable". Quelques minutes après sa large victoire face à Eric Ciotti (60.95% contre 39.05%) à l'issue d'un Congrès des Républicains à l'affiche finale surprenante le 4 décembre, Valérie Pécresse a lancé un message sans équivoque. 

Un avertissement à ses adversaires qui n'ignorent pas que le fait qu'elle soit la première femme du parti de droite à briguer l’Élysée est un atout de choix. Cet argument de campagne, la désormais candidate de la droite à la présidentielle l'a régulièrement brandi. 

Être une femme en politique, atout ou fardeau ? Un peu les deux, à en croire la présidente de la région Ile-de-France. En 2007 elle avouait qu'"en politique, être une femme a été un vrai atout" pour elle, notamment grâce aux règles sur la parité. Mais elle a également reconnu qu’il lui avait fallu faire preuve de plus d’arguments et de travail qu’un homme. Sans compter les remarques et commentaires sexistes. Dans son livre Et c'est cela qui changea tout, paru en 2019, elle raconte par exemple un entretien d'embauche avec Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l'Élysée, pour servir Jacques Chirac. 

"Vous, vous ne ferez jamais de politique, parce que vous êtes une femme normale : vous avez un mari, des enfants. En politique, il n’y a pas de femmes normales, il n’y a que des névrosées !", lui aurait-il dit. "Pensez-vous vraiment être faite pour cette vie-là ?", ajoute l'ancien ministre des Affaires étrangères. 

Toujours à propos des hommes, dans ce même livre, celle qui, en 2015, en pleine campagne pour les régionales, avait déclaré qu'il n'y avait "rien de tel qu’une femme pour faire le ménage", ajoute : "Ils ont essayé de me faire passer pour une bigote", "une méchante", "une incompétente", "une hystérique", "une fille qui n’avait pas d’autorité ou qui au contraire en montrait trop". Pour rentrer dans le moule et se faire accepter, elle a un jour indiqué au Monde avoir "passé toute [s]a vie politique à faire de la politique comme un homme". Et donc à ne pas montrer qui elle est vraiment.

Il y a un décalage entre mon image et moi. Mais je me soigne."
Valérie Pécresse

Le 11 octobre 2019, Nicolas Sarkozy remet la Légion d'honneur à son ancienne ministre et lui conseille de lâcher prise. "Laisse-toi aller à être qui tu es, tu n’as plus besoin de te créer une carapace. Présente-toi telle que tu es et les Français t’aimeront", assure l'ex-Président, ajoutant qu'il a toujours apprécié son "côté bonne élève, absolument obsessionnelle". En 2015, lorsqu'il lui remet les clés de la région, le socialiste Jean-Paul Huchon lui glisse : "Arrondis-toi". Valérie Pécresse en convient : "Il y a un décalage entre mon image et moi. Mais je me soigne."

Difficile de se défaire de cette image de jeune fille de bonne famille, catholique, éduquée dans les meilleurs établissements de Neuilly-sur-Seine et de Versailles, où elle habite toujours avec son mari et ses trois enfants. Il faut dire que son parcours est parfait : HEC, ENA, élue députée à 34 ans et conseillère régionale deux ans plus tard. Elle fait son entrée au gouvernement en 2007, en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de Nicolas Sarkozy. Avant d'être ministre du Budget et porte-parole du gouvernement. Élue en 2015 à la tête de la région la plus peuplée et la plus riche de France, Valérie Pécresse claque la porte des Républicains en 2019. Pour y revenir cet automne 2021, à la faveur d'une échéance dont elle rêve.


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