Présidentielle 2017 : la mauvaise foi du PS qui tronque une vieille déclaration de Sarkozy

Barbara Azaïs
Publié le 14 septembre 2016 à 8h04
Présidentielle 2017 : la mauvaise foi du PS qui tronque une vieille déclaration de Sarkozy
Source : BERTRAND GUAY / AFP

PAS JOLI, JOLI - Alors que François Hollande ne s'est pas encore déclaré candidat à un second mandat, le PS passe à l'offensive avec la distribution d'un dépliant d'une quinzaine de pages chargeant les huit candidats à la primaire de droite et tronquant une vieille déclaration de Nicolas Sarkozy.

Si les politiques sont naturellement de mauvaise foi en période électorale, la récente offensive du PS a mis la barre très haute avec la distribution – au séminaire de rentrée des députés socialistes mardi – d’un dépliant chargeant les huit candidats à la primaire de droite. Produit par le groupe PS à l’Assemblée nationale, le petit livret dont le logo a été détourné vers "Les Réactionnaires, les propositions d’une droite qui déraille", cherche à marquer sa différence avec la droite. Alors que Manuel Valls avait assuré vouloir "construire le code du travail du XXIe siècle" avec la loi El Khomri, le petit livret rappelle que Hervé Mariton lui, a affirmé vouloir "supprimer" et "non modifier le code du travail".

Alors que l’âge de la retraite est passé de 60 à 62 ans avec la réforme des retraites, le livret du PS fait le parallèle avec l’argumentaire de Juppé : "Il faut décaler l’âge de la retraite à 65 ans si l’on veut éviter l’effondrement du système". Pour faire campagne, le PS cite donc les propositions les plus controversées de ses adversaires telles que "la hausse de la TVA" voulue par Copé, ou la limitation du "statut de la fonction publique" revendiquée par NKM. Si la démarche semble un brin puérile, elle apparaît surtout comme étant de mauvaise foi lorsqu'on lit la citation de Nicolas Sarkozy : "le chômeur sera tenu d’accepter la première offre d’emploi". Une déclaration tronquée – datant de 2012, dont l'ex-président n'a plus reparlé – comme le fait remarquer le Lab.

Poisson, le courant d’air

"Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante. À l'issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé", avait déclaré Nicolas Sarkozy (et non Sarkosy comme il est écrit sur le livret) dans une interview accordée au Figaro en 2012. Autre détail marquant lorsque l’on regarde la couverture : aucune citation n’est annotée près de la photo de Jean-Frédéric Poisson. Pas même son nom. A croire que se pencher sur son cas était une perte de temps pour le PS. Sympa !


Barbara Azaïs

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