Parité : y aura-t-il une femme à la primaire de la droite ?

Publié le 5 septembre 2016 à 13h34, mis à jour le 5 septembre 2016 à 14h45
Parité : y aura-t-il une femme à la primaire de la droite ?
Source : AFP

Au milieu des Sarkozy, Fillon, Juppé et Le Maire, une femme participera-t-elle à la primaire des Républicains ? C’est le combat de Nathalie Kosciusko-Morizet, seule femme avec Nadine Morano à vouloir concourir à ce scrutin. Si elle n’y arrivait pas, elle a estimé que cela ne serait pas "un signal de modernité" pour le parti, déjà critiqué dans le passé pour ne pas avoir réussi à faire appliquer la parité.

Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué lundi qu’il lui manquait encore le parrainage de quatre parlementaires et d'une centaine de militants pour pouvoir participer à la primaire à droite, les 20 et 27 novembre prochains. Il reste quatre jours à l’élue de Paris pour valider sa participation. 

Au total, ils sont encore 13 à vouloir participer au scrutin, dont seulement deux femmes. Mais NKM pourrait être la seule à participer aux débats si Nadine Morano n’arrive pas à recueillir les signatures nécessaires. Cette dernière a affirmé ce lundi matin sur France Bleu Lorraine "toucher au but" mais ne "pas encore" avoir recueilli les parrainages obligatoires.

"5, 6, 7 hommes ce n'est quand même pas un furieux signal de modernité"
Nathalie Kosciusko-Morizet

Ce week-end à La Baule, à l’occasion de l’université d’été des Républicains, NKM a d'ailleurs lancé un nouvel appel aux parrainages. Si elle a indiqué que la question de la parité homme-femme n’était pas "le premier argument" qu’elle voulait "mettre en avant", elle a souligné "qu’un débat dans lequel il n’y a que 5, 6, 7 hommes ce n’est quand même pas un furieux signal de modernité".

"Sans avoir la possibilité de voir représentée et incarnée la couleur idéologique que je porte, la primaire ne dira pas non plus la même chose à la diversité des Français que nous devons convaincre en mai 2017. Elle ne dira pas non plus aux 52% de Français qui sont des Françaises que nous sommes un parti moderne, dans son époque" a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet. C’est pourquoi elle a enregistré, ce lundi, un nouveau soutien après celui de ténors comme Alain Juppé. La sénatrice Chantal Jouanno a justifié ainsi son ralliement à NKM : "Parce que je suis féministe".  

"Il y a beaucoup de femmes qui entourent les candidats"
Eric Woerth

Pour d’autres, à l’instar d’Eric Woerth, la question de la parité n’est pas la plus préoccupante. Ce lundi sur Radio Classique, le député de l’Oise a expliqué que la représentativité des femmes et la parité dans la primaire n’était pas un problème. Selon lui, parrainer une femme uniquement pour qu’il y ait un candidat féminin, "c’est manipuler" le scrutin. D’autant qu’il "y a beaucoup de femmes qui entourent les candidats" a-t-il ajouté. 

4 millions d'euros de pénalités par an pour le parti, pour non-respect de la parité

L’absence de femmes à la primaire serait en tout cas une mauvaise nouvelle financière pour le parti, qui a déjà eu des difficultés à faire appliquer la parité dans le passé. Lors des législatives de 2012, il avait présenté moins de 30% de femmes aux élections, quand le PS et le FN avaient respecté le quota des 50%. Ce manquement a coûté cher au parti, lourdement endetté. Depuis, il est en effet privé chaque année de 4 millions d’euros de subventions de l’Etat.

Pour pallier ce problème, Nicolas Sarkozy a rencontré en mai dernier les 26 députées des Républicains pour parvenir au respect de la parité aux législatives de juin 2017. Le parti veut ainsi réserver deux tiers des circonscriptions où il n’y a pas de sortants à des femmes.

Université d’été des Républicains : La Baule assiste à un bal des égoSource : JT 13h WE
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Justine FAURE

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