LANGUE FRANCAISE - Contrairement à Jean-Michel Blanquer, la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno estime que l'utilisation du pronom neutre "iel", entrée récemment dans le dictionnaire, n'est pas choquante.
Le débat fait rage dans la classe politique, jusqu'au sein du gouvernement. Ce mercredi sur franceinfo, la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la diversité Elisabeth Moreno ne s'est pas montrée choquée par l'ajout du pronom neutre "iel" dans le dictionnaire Le Robert. Contrairement à son collègue de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
🗣️ @1ElisaMoreno ne trouve pas "choquant" qu'on puisse utiliser le pronom neutre "iel", se démarquant en ce sens du ministre de l'Éducation nationale, @jmblanquer , qui a estimé que "l'écriture inclusive" n'était "pas l'avenir de la langue française" 📺 #franceinfo canal 27 pic.twitter.com/Lyhkbq1SMi — franceinfo plus (@franceinfoplus) November 17, 2021
"Qu’on puisse dire iel parce que ça vient enrichir la langue et c’est un pronom neutre, pourquoi c’est si choquant ? En quoi est-ce idéologique ?", a déclaré la ministre sur franceinfo. "Pour moi une idéologie, c'est forcer quelqu'un à faire quelque chose qu’il na pas envie de faire, lui mettre dans la tête quelque chose qu’il n’aurait pas eu seul. (...) C’est un progrès pour les personnes qui ont envie de se reconnaître dans ce pronom. Et je ne vois pas ce que ça enlève à ceux qui n’ont pas envie de l’utiliser."
Dans un tweet écrit mardi, Jean-Michel Blanquer avait apporté son soutien au député de la majorité François Jolivet, qui avait dénoncé l'entrée de ce mot dans le dictionnaire en ligne du Robert, dans une lettre à l'Académie française. "Je soutiens évidemment la protestation de François Jolivet vis-à-vis du Petit Robert. L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence", avait-il écrit.
Toutefois, "si Jean-Michel Blanquer dit qu’il ne faut pas l’utiliser au sein de l’Éducation nationale, et qu’il explique que c’est pour éviter de complexifier les choses, je pense qu’il a raison", a indiqué Elisabeth Moreno.