#PSLeDébat - Luc Carvounas : "Le Parti socialiste doit être le parti des causes"

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INTERVIEW - Luc Carvounas est candidat face à Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel pour le poste de Premier secrétaire du PS, dont l'élection se déroule le 29 mars. Le député du Val-de-Marne veut incarner une gauche "arc-en-ciel" plaçant le PS au cœur de l'opposition.
Il se présente comme le candidat de la fidélité aux valeurs du socialisme et d'une gauche plurielle nouvelle version : "La gauche arc-en-ciel", qui articulerait autour du PS des partis alliés, mais aussi des associations et organisations citoyennes. Luc Carvounas, 46 ans, ancien lieutenant de Manuel Valls, fâché à mort avec ce dernier, brandit son expérience d'ancien maire d'Alfortville (Val-de-Marne) et sa connaissance de l'appareil socialiste pour défendre sa candidature.
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LCI : De nombreux responsables et militants ont quitté le PS après la défaite des législatives. Avez-vous songé à faire de même ? Pourquoi être resté ?
Luc Carvounas : Absolument jamais. J'ai été le maire d'Alfortville, où s'est tenu en 1969 le congrès fondateur du Nouveau Parti socialiste, avant celui d'Epinay en 1971. J'ai été élevé dans ce chaudron. Si je suis candidat, c'est précisément parce que je veux stopper cette hémorragie. Nous risquons demain d'être assimilés soit à LREM, soit à LFI. Je veux porter l'opposition. A ce titre, je suis le seul qui a voté contre la confiance au gouvernement en juillet dernier [ils sont en réalité cinq, NDLR]. Pourquoi d'autres se sont abstenus, quand c'est pour découvrir aujourd'hui qu'Emmanuel Macron porte une politique de droite ?
LCI : Comment comptez-vous convaincre les militants qui sont dans le désarroi ?
Luc Carvounas : Ceux que je rencontre me disent clairement que si l'on ne fait pas tout [pour refonder le PS, NDLR], ce sera pour eux le dernier congrès. Nous devons montrer quel PS nous voulons être. J'ai rendu visite récemment aux salariés menacés d'une usine marseillaise. J'étais le premier député à le faire ! Le PS doit être le parti des causes. Nous devons reposer des actes, des valeurs de gauche, comme par exemple sur la question des exilés.
LCI : Faut-il rejeter le bilan de François Hollande ?
Luc Carvounas : Le dernier quinquennat a fait des dégâts en ne respectant pas certaines de ses promesses. Pour autant, je ne veux pas rompre avec lui dans son entièreté. Il y a eu également de belles réalisations. Nous devons en faire l'inventaire. Nous avons tous eu une histoire, des compagnonnages. Je ne vais pas renvoyer Olivier Faure et Stéphane Le Foll à leur passé d'anciens collaborateurs de François Hollande. Je ne vais pas non plus renvoyer Emmanuel Maurel à son passé d'assistant parlementaire de Jean-Luc Mélenchon... Je vois trois concurrents qui ont comme moi l'amour de la gauche.
LCI : Faut-il parler à Jean-Luc Mélenchon, qui refuse toute alliance avec le PS ?
Luc Carvounas : Depuis huit mois, à l'Assemblée nationale, les écoutilles ne sont pas fermées entre les socialistes, les communistes et les insoumis. Si je suis demain le Premier secrétaire du PS, ma porte restera ouverte à tout l'électorat de gauche. La fin de non-recevoir ne viendra pas de moi. Je parle de la gauche arc-en-ciel, qui n'est pas seulement l'union des partis de gauche, mais aussi des mouvements associatifs et de la société civile.
LCI : Quelle sera votre première mesure si vous êtes élu ?
Luc Carvounas : J'installerai à mes côtés une direction avec trois premiers secrétaires nationaux, délégués à l'égalité femmes-hommes, aux Outre-mer et à la jeunesse, afin de former un carré d'as à la tête du parti. Je provoquerai cette grande conférence de la gauche arc-en-ciel. J'ai une connaissance de l'appareil et de la pratique des alliances qui me permettra d'être opérationnel dès le 9 avril. En outre, je lancerai un vote électronique auprès des militants pour définir notre prochaine maison commune [après la vente du siège de Solférino, NDLR], pourquoi pas en province.
LCI : Irez-vous jusqu'à changer le nom du Parti socialiste ?
Luc Carvounas : On a déjà fait l'erreur de retirer ce nom à notre groupe parlementaire [rebaptisé Nouvelle Gauche à l'Assemblée, NDLR]. Ce qui est important, c'est que le PS adopte de nouvelles pratiques et de nouvelles règles au profit des militants. Il pourra ainsi aspirer à être la pièce centrale de la gauche.
Le débat entre Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Olivier Faure et Emmanuel Maurel est à suivre le 7 mars en direct sur LCI. Les militants choisiront l'un des quatre textes d'orientation le 15 mars, puis le nouveau Premier secrétaire le 29 mars.
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