Quand Benalla se vante du soutien du "patron" : ce qu'il faut retenir des enregistrements révélés par Mediapart

Publié le 31 janvier 2019 à 16h53, mis à jour le 31 janvier 2019 à 19h26

Source : Sujet TF1 Info

RÉVÉLATIONS - Mediapart a dévoilé ce jeudi une enquête sur l'ancien chargé de mission à l'Elysée. Selon le site d'information, celui-ci aurait mis en avant ses liens avec Emmanuel Macron. Il se serait aussi impliqué dans un contrat russe alors qu'il était à l'Elysée... contrairement à ce qu'il a assuré devant la commission du Sénat.

L'affaire Benalla rebondit une nouvelle fois. Mediapart a mis en ligne ce jeudi le fruit d'une enquête de plusieurs mois, à l'issue de laquelle la véracité du témoignage de l'ancien chargé de mission à l'Elysée devant le Sénat est fragilisée. A l'appui des révélations du site d'information : un enregistrement audio de la conversation qu'Alexandre Benalla et Vincent Crase, un proche et ancien salarié de LaREM, auraient eu le 26 juillet dernier.

Dans cet enregistrement, l'ancien chargé de mission se vante de ses relations avec le sommet de l'Etat. Que ce soit avec Emmanuel Macron, mais aussi Ismaël Emelien, "conseil spécial" de la présidence. "Ah bah il fait plus que nous soutenir (...) Il est comme fou (...) Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : 'Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.' C’est énorme quand même", assure par exemple Alexandre Benalla à Vincent Crase, lui lisant un texto qu'il attribue à Emmanuel Macron. Contacté par Mediapart, l'Élysée a néanmoins démenti l'existence du SMS.

"J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant..."

Au moment où cette discussion se déroule entre les deux hommes, le 26 juillet, l'affaire Benalla n'en est encore qu'à ses débuts. En effet les premières révélations du Monde qui ont fait vaciller la présidence date du 18 juillet. 

Au moment où les deux hommes se parlent, la justice commence à s'intéresser de près à eux. Alexandre Benalla et Vincent Crase ont en effet été placés en garde à vue le 20 et mis en examen le 22. Des moments que l'ancien chargé de mission évoque avec son ami, selon l'enregistrement de Mediapart : "À 26 ans, si tu veux, y a pas grand-monde qui vit… qui provoque deux commissions d’enquête parlementaires, qui bloque le fonctionnement du Parlement…" 

Vincent Crase, lui, semble plutôt s'inquiéter des perquisitions des enquêteurs : "J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant...", dit-il à propos du siège de LaREM.

Autre enseignement de ces révélations : l'ancien collaborateur de l'Elysée "est personnellement impliqué dans le contrat" russe entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov, proche de Vladimir Poutine et Mars, la société de Vincent Crase. Un contrat sur lequel il aurait travaillé alors qu'il était à l'Elysée, et qui aurait pour but de protéger les biens immobiliers en France de l’homme d’affaires. Or, l'ancien garde du corps a affirmé le contraire devant la commission parlementaire durant son audition l'été dernier.


La rédaction de TF1info

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