Que fait Jean-Luc Mélenchon en Amérique du Sud ?

J.F.
Publié le 15 avril 2021 à 18h02, mis à jour le 15 avril 2021 à 18h59
Le député et leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon
Le député et leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon - Source : Bertrand GUAY / AFP

VOYAGES - Le leader de La France insoumise a atterri dimanche 11 avril en Equateur, et doit se rendre en Bolivie pour participer à la "Journée mondiale de la terre" le 22 avril. Pourquoi cette escapade en Amérique du Sud en plein confinement, qui fait réagir ses opposants politiques ?

Sa visite fait jaser. Dimanche 11 avril, Jean-Luc Mélenchon a quitté la France pour un séjour de plusieurs jours sur le continent sud-américain. Il a atterri en Equateur, où il a rencontré Andrès Arauz, candidat malheureux à l’élection présidentielle, et se rendra ensuite en Bolivie, où il est attendu le 22 avril pour participer à la "Journée mondiale de la terre".

Pourquoi un tel voyage maintenant, alors que l'Amérique du Sud est en proie au variant brésilien du Covid-19, et que la France vient de suspendre pour plusieurs jours les vols entre le Brésil et la France pour s'en protéger ? "J’y suis à l’invitation de la présidence du gouvernement bolivien et du parlement andin des nations", a expliqué Jean-Luc Mélenchon dans sa dernière vidéo YouTube. Il indique également que sa visite s'inscrit dans le cadre d’une initiative menée avec l‘ex-président brésilien Lula en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19. 

Une visite "indécente"

"Quand on a vu que le deuxième tour de l'élection présidentielle en Equateur tombait pile poil une semaine avant la Bolivie, j’ai décidé de passer ici pour y rencontrer les équipes", a-t-il ajouté, en référence à sa rencontre avec Andrès Arauz. Un tête-à-tête qui lui a d'ailleurs permis d'envoyer un message aux écologistes français en faveur de l'union des gauches. "Rencontre chaleureuse avec notre candidat à l'élection présidentielle en Équateur. Il perd à 4 points d'écart. Le candidat vert lui a refusé le soutien. Résultat : 1,7 million de bulletins nuls. La droite gagne", a-t-il tweeté.

Jean-Luc Mélenchon profite également de son voyage pour faire quelques rencontres, comme avec le juge espagnol Baltasar Garzòn, célèbre pour avoir fait arrêter l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet en 1998 à Londres et avoir défendu Julian Assange. 

Mais cette visite à l'autre bout du monde passe mal chez les opposants de l'insoumis. "Quand vous êtes en train de dire justement aux Français qui sont établis au Brésil que pour l'instant, ils ne pourront pas revenir pour des raisons sanitaires, et que vous avez un futur candidat à la présidentielle qui part en Amérique du Sud, alors qu'encore une fois, on a des Français qui aujourd'hui ne peuvent pas faire plus de 30 kilomètres pour aller voir leur famille, je trouve qu'il y a juste quelque chose d'indécent", a commenté mercredi sur LCI la présidente déléguée du groupe LaREM à l'Assemblée Aurore Bergé. 

"En pleine crise sanitaire, Jean-Luc Mélenchon a des envies d'ailleurs ! Faire 10.000 km en avion, rencontrer un candidat qui a déjà perdu en Equateur, dans le seul but d'envoyer une carte postale à la gauche Française, était-ce nécessaire ? Irresponsable et pas à la hauteur", a aussi critiqué sur Twitter le député LaREM Pieyre-Alexandre Anglade. 

La majorité invitée à "balayer devant sa porte"

Très remonté contre "la macronie", le coordinateur du parti Adrien Quatennens, invité de France Inter ce jeudi, a défendu le voyage du fondateur de la France insoumise et demandé à la majorité de "balayer devant sa porte" : "Il  y aurait un problème à ce que Jean-Luc Mélenchon aille en Bolivie, où le virus circule moins qu'en France, où les frontières avec le Brésil ont été fermées avant la France ? En revanche, quand Jean-Yves Le Drian se rend en Inde où l'épidémie explose, là, pas de problème".

Le principal intéressé a lui-même balayé les critiques d'un revers de main. "Je suis en Amérique latine, je vais ramener le virus brésilien", ironise-t-il, dans une vidéo YouTube. À propos d'une photo de lui avec Andrès Arauz sans masque, il ajoute : "Il y a une photo où je suis photographié sans masque, ben oui, quand on fait une photo on enlève le masque, ça dure le temps de la photo."

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