Que contient l'article d'Ebdo sur Nicolas Hulot, qui veut attaquer le journal pour "diffamation" ?

Publié le 12 février 2018 à 22h05, mis à jour le 12 février 2018 à 22h13
Que contient l'article d'Ebdo sur Nicolas Hulot, qui veut attaquer le journal pour "diffamation" ?

EXPLICATION - Trois jours après la parution d'une enquête d'Ebdo le concernant, Nicolas Hulot a décidé de porter plainte pour "diffamation" contre le magazine, qui relate des faits de viol et de harcèlement sexuel le concernant. Deux informations que le ministre avait qualifié de "rumeurs", le 8 février sur BFM.

Quelles sont les "rumeurs" qui ont conduit Nicolas Hulot, jeudi 8 février, sur le plateau de BFM TV et RMC afin de les déminer et, quelques jours plus tard, porter plainte pour "diffamation" contre le magazine Ebdo et les deux journalistes auteurs de l'enquête ? Dans une enquête en date du vendredi 9 février, intitulée "La parole d'une famille, la conscience d'un homme" et qui vaut au titre d'être vilipendé aussi bien par une partie de la profession que de la classe politique, le jeune magazine porte deux affaires sont portées à la connaissance du lecteur.

La première évoque des faits de harcèlement sexuel sur une ancienne salariée de la Fondation Hulot, que cette dernière aurait rapporté lors d'une audition à la police dans le cadre de l'affaire Denis Baupin. Une information aussi bien démentie par Nicolas Hulot, donc, que la principale intéressée, dont Ebdo a préservé l'anonymat. Cette personne, que LCI avait contacté jeudi 8 février, avait démenti "formellement" les informations en question et s'était refusé à faire le moindre "commentaire sur cette affaire".

Un acte sous contrainte

La deuxième affaire relatée par le journal, s'attache, elle, à des faits remontant à 1997. Nicolas Hulot aurait, comme l'indique ses sources à Ebdo, commis un abus sexuel sur une jeune femme, membre d'une "grande famille française" et âgée de 20 ans au moment des faits. C'est le père de la victime présumée qui l'évoque auprès du magazine : "Ma fille n'a jamais utilisé le mot 'viol' devant moi. Elle a toujours préféré parler d'acte sous contrainte." Ce qui, comme l'a fait remarqué le co-auteur de l'enquête Laurent Valdiguié, ressemble fortement à la définition que le code pénal donne du viol.

Auprès de Ebdo, la personne qui accuse Nicolas Hulot de cet abus raconte n'avoir jamais voulu provoquer un procès de l'animateur et avoir pris bien soin d'aller relater les faits auprès de la gendarmerie une fois les délais de prescription (10 ans pour les crimes, ndlr). "J’ai tenu à ce qu’il sache la façon dont j’avais vécu les choses, et je lui ai fait savoir", explique-t-elle au magazine. En 2008, la même année, Nicolas Hulot est interrogé par la gendarmerie. Dix ans plus tard, interrogé par Ebdo, le ministre, qui reconnait l'existence d'une plainte en 2008, classée "sans suite", dément en revanche les faits : "Je n'ai rien à me reprocher". Sur BFM, il a poursuivi : "Il n'y avait absolument rien qui permettait de me poursuivre".

Une source proche a confirmé à LCI le dépôt de cette plainte à l'époque auprès du parquet de Saint-Malo. Le soir de l'opération déminage du ministre, qui s'est vu accorder la confiance du Président et du Premier ministre, le même parquet annonçait que les faits n'avaient pas été constitués, chose difficile s'il en est, plus de 10 ans après les faits, tout en soulignant qu'il y avait bien des "déclarations contradictoires" - elles de la plaignante et celles de Nicolas Hulot - dans cette affaire. Le lendemain, la plaignante, dont l'identité avait été dévoilée par deux médias, prenait la parole pour expliquer en son nom propre qu'elle n'avait pas voulu la "médiatisation" de cette affaire.


La rédaction de TF1info

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