PORTRAIT - Après six années, Jacques Toubon s'apprête à terminer son mandat de Défenseur des droits. Et c'est Claire Hédon, une ancienne journaliste, engagée contre la pauvreté qui prendra sa place à la tête de cette autorité indépendante.
Elle sera la nouvelle voix de la défense des droits et libertés en France. La nomination de Claire Hédon, choisie par l'Elysée pour succéder à Jacques Toubon au poste de Défenseure des droits, autorité indépendante qui s'est récemment muée en vigie des libertés publiques, imposant des avis purement consultatifs dans le débat public, a été entérinée ce mercredi par le Parlement. Elle prendra ses fonctions fin juillet, au moment du départ de l'ancien ministre de la Justice de Jacques Chirac.
Lutte contre la pauvreté
Ancienne journaliste radio, notamment sur RFI où elle présentait une émission sur la santé, Claire Hédon, 57 ans, préside depuis 2015 l'association ATD-Quart Monde qui lutte contre l'extrême pauvreté, et rappelait constamment qu'un des moyens pour lutter contre était d'automatiser le versement des aides disponibles. Elle avait accueilli Emmanuel Macron dans un centre de l'association à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) en septembre 2018, en marge de la présentation de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté.
Demande de l'interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD), "déontologie de la sécurité", dénonciation du recul des services publics... Pendant son mandat de 6 ans, le Défenseur des droits, ancien ministre de l'Intérieur particulièrement marqué à droite a fait entendre sa voix, notamment pendant la période des Gilets jaunes, pour défendre les droits et libertés dans le cadre des relations avec les administrations, lutter contre les discriminations ou encore veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité.
Encore récemment, à l'occasion des manifestations en hommage à George Floyd ou Adama Traoré, il avait repris à son compte les critiques contre les politiques publiques qui ne résoudraient pas le caractère systémique des "discriminations" basées notamment sur la couleur de peau ou l'origine supposée des personnes.
Autant de thèmes que Claire Hédon a déjà brassés à la tête d'ATD-Quart Monde, selon une responsable de l'association. "La défense des droits fondamentaux est également la vocation centrale d'ATD-Quart Monde, c'est d'ailleurs cela qui a du jouer dans le choix d'Edouard Philippe", a indiqué à l'AFP cette responsable, ajoutant que "les discriminations à l’encontre des plus fragiles" sont au cœur des missions d'ATD.