Réforme des retraites : le co-rapporteur Jacques Maire, détenteur d'actions chez Axa, conforté par la déontologue de l'Assemblée

Publié le 28 février 2020 à 14h02, mis à jour le 28 février 2020 à 14h11
Jacques Maire, députée LaREM des Hauts-de-Seine depuis 2017
Jacques Maire, députée LaREM des Hauts-de-Seine depuis 2017 - Source : Ludovic MARIN / AFP

RETRAITES - Soupçonné de conflit d'intérêts en raison de ses participations chez Axa, le député LaREM Jacques Maire ne renoncera pas à son rôle de co-rapporteur de la loi retraite. La déontologue de l'Assemblée nationale n'a soulevé aucun problème.

"Aucun conflit d'intérêts ne peut vous être reproché". Le député LaREM Jacques Maire a finalement reçu la réponse de la déontologue de l'Assemblée nationale concernant ses actions chez l'assureur Axa. Une étape supplémentaire dans la polémique qui opposait l'élu des Hauts-de-Seine aux députés insoumis, qui l'accusaient de conflit d'intérêts en raison de son rôle de co-rapporteur de la réforme des retraites. 

La déontologue de l'Assemblée nationale ne relève aucun conflit d'intérêts

Saisie à sa propre demande, la déontologue de l’Assemblée nationale ne demande pas à Jacques Maire de mettre un terme à son rôle de co-rapporteur du projet de loi instituant un système universel de retraite. "Il ne paraît pas nécessaire que vous renonciez pour l'avenir à l'exercice de vos fonctions". Elle rappelle que la partie du texte dont Jacques Maire a la charge concerne l'âge minimal de départ à la retraite, le cumul emploi retraite, la retraite progressive ou la retraite anticipée.  

"Vos intérêts financiers au sein du groupe Axa ne vous interdisent pas d'exercer les fonctions de rapporteur du titre 2 dès lors qu'aucune disposition de ce titre ne concerne directement l'épargne retraite, et que par conséquent vos intérêts privés ne sont pas susceptibles d'interférer avec vos fonctions de rapporteur." Elle lui signale toutefois qu'il "aurait été souhaitable qu'[il] signale [s]es intérêts au sein du groupe Axa lors des débats en commission".

Contacté par LCI, Jacques Maire explique qu'il a toujours été confiant sur sa situation. "Où est le lien entre Axa et le projet de loi retraites ? J'ai toujours été transparent sur ma situation dans ma déclaration d'intérêts et de patrimoine." 

Déportation du vote de plusieurs articles

Jacques Maire nous précise, comme il l'a fait le matin même devant la représentation nationale, qu'il se déportera du vote de trois articles du projet de loi, dont l'article 65  qui évoque le rôle du secteur privé et les plans épargne-retraite. "La déontologue m'a conseillé de le signaler lors du vote, mais je préfère m'en déporter".

Le règlement intérieur de l'Assemblée nationale permet à un député qui considère être en situation de conflit d’intérêts lors de l’examen d’un texte, de ne pas participer aux votes, voire aux débats. Depuis 2017, Jacques Maire devient ainsi, après son collègue LaRem Christophe Blanchet, le deuxième élu à effectuer cette procédure, comme on peut le voir sur la liste des déports.

"On m'accuse de conflit d'intérêts alors que je ne travaille plus chez Axa depuis 2012. Mais nous avons tous des parcours différents dans l'Assemblée. C'est utile d'avoir des élus qui proviennent du secteur public et du monde professionnel. L'Assemblée, c'est 577 expériences, 577 parcours." 

"On veut abîmer l'image de mon père"

"J'ai été choisi comme co-rapporteur sur le Titre II, concernant le dialogue social car j'ai une grande expérience dans le domaine. Je suis identifié pour ces compétences et c'est pourquoi j'ai été volontaire", explique le co-rapporteur à LCI. 

Mais il pense que cette "attaque", dont il craint qu'elle ne devienne "un petit jeu" va en réalité plus loin. "On veut abîmer l'image de mon père, Edmond Maire, ancien secrétaire général de la CFDT et même s'en prendre à la CFDT".


La rédaction de TF1info

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