Réforme des retraites : pour Jean-Louis Bourlanges, "il est urgent de prendre son temps"

Publié le 17 octobre 2019 à 10h02, mis à jour le 17 octobre 2019 à 10h08

Source : TF1 Info

INVITÉ POLITIQUE - A la veille d’un sommet européen, Jean-Louis Bourlanges était l’invité Élizabeth Martichoux sur LCI. L’élu MoDem, ancien député européen, a notamment évoqué le sujet du Brexit en estimant que des élections générales au Royaume-Uni sont la seule voie pour sortir de l'impasse.

Le Brexit doit avoir lieu dans deux semaines. Mais alors que s'ouvre ce jeudi un sommet européen, le parti unioniste nord-irlandais (DUP) a fait savoir qu’il s’opposait au projet avancé par le Premier ministre Boris Johnson. Un énième caillou dans la chaussure qui ne surprend pas Jean-Louis Bourlanges. Interrogé sur LCI, l’élu MoDem et ancien député européen estime même que le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe n’aura pas lieu d’ici la fin du mois. 

Une dissolution du Parlement pour une "majorité solide"

Jean-Louis Bourlanges a passé 18 ans au Parlement européen. C’est donc en fin connaisseur de l’Europe et ses institutions qu’il était l'invité de LCI alors que se joue aujourd’hui l’avenir du Brexit. A la nouvelle du rejet par le parti nord-irlandais DUP du compromis présenté par Boris Johnson, il répond que cet obstacle n’est pas nouveau. "Le Royaume-Uni veut sortir, donc il faudra une frontière quelque part." Ce qui ne laisserait que "deux solutions". Soit une séparation dans la mer d’Irlande, soit dans ses terres. Une deuxième possibilité qui serait inenvisageable : "Mettez des postes à l’intérieur du territoire et ils exploseront au bout de dix minutes." 

Pour l’ancien élu européen, les discussions "se heurtent au fait que les unionistes Irlandais sont essentiels à la majorité britannique", ils font en effet partie de la coalition parlementaire du gouvernement conservateur. Alors comment s’en sortir quand ce pays est devenu l’arbitre ? L’ancien député estime qu’il faut une dissolution. "L’espoir" sera alors qu’une "majorité émerge, solide, sans besoin des Unionistes". Sans majorité, ce sera le "retour à la case départ" avec pour "seule solution" le no deal. "On va avoir une heure de vérité dans les urnes d’ici quelques semaines à l’issue d’élections générales." 

Toujours sur le dossier européen, le député des Hauts-de-Seine est revenu sur le camouflet infligé à la France la semaine dernière, avec le rejet par le Parlement de la nomination de Sylvie Goulard à la Commission. Pour celui qui plaide pour proposer la candidature de Michel Barnier, le négociateur du Brexit, l’affaire n’est cependant pas "importante".

"Les refus, ça existe", avance comme une évidence l’ex-eurodéputé, estimant qu’il vaut mieux "prendre son temps" pour avoir une future commission "solide". Et juge même que la réaction d’Emmanuel Macron, dont il salue pourtant le projet pour l’UE, a été "excessive". "Je crois qu’elle a montré une grande difficulté à percevoir ce jeu dans lequel le Parlement a un rôle important", estime-t-il, rappelant que cette union devient "de plus en plus démocratique". 

Il est urgent de prendre son temps
Jean-Louis Bourlanges, député MoDem

En ce qui concerne la France, l’élu centriste est bien moins virulent envers l’action du Président de la république. Interrogé sur la question de la réforme des retraites, il pense que le nouveau régime est "formidable". Mais confesse cependant que sa mise en œuvre sera "très, très difficile". "Soit vous égalisez par le haut, et ce sera très cher, soit vous le faites par le bas et vous mettez des millions de Français dans la rue." 

Un paradoxe pour lequel "il est urgent de prendre son temps". Car bien qu’il n’envisage pas de grèves semblables à celles de 1995, Jean-Louis Bourlanges s’inquiète de la "fracture" du pays. Pas inquiet des grèves ni de la suite du quinquennat, il est tout de même, "inquiet pour la suite du pays".


Felicia SIDERIS

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