Réforme pénale : le chant du cygne de Christiane Taubira ?

JUSTICE - L'Assemblée nationale entame mardi l'examen de la réforme pénale controversée de Christiane Taubira. Le texte, qui créé une peine de probation jugée plus efficace que l'enfermement pour lutter contre la récidive, pourrait être le baroud d'honneur de la garde des Sceaux.
Un an après son combat en faveur du mariage pour tous, Christiane Taubira remonte au front. La garde des Sceaux va en effet présenter mardi à l'Assemblée nationale sa réforme pénale. Un projet de loi ambitieux, défendu bec et ongles sur le terrain depuis plusieurs mois, mais qui pourrait se transformer en baroud d'honneur pour une ministre dont les rumeurs de départ après l'adoption du texte, fin juillet, se font insistantes. En particulier depuis son accrochage avec François Hollande, la semaine dernière.
En cause, le passage en Commission des lois d'un amendement des députés PS sur l'extension de la contrainte pénale à tous les délits (10 ans de prison maximum). Or Matignon entend bien le limiter aux infractions passibles de cinq ans de prison. Christiane Taubira le savait... mais elle s'est tue au moment de son adoption.
"Manger son chapeau"
Depuis, la ministre a pris ses distances. "Ce n'est pas "mon texte". Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant : "je vais faire une réforme pénale. C'est un engagement du président de la République", a-t-elle ainsi assuré lundi dans Le Parisien. Reste à savoir si les frondeurs socialistes rentreront eux aussi dans les rangs durant les débats.
Une zizanie qui n'a pas échappé à Eric Ciotti. "Ce texte est un signe à l'aile gauche de la majorité", assure à metronews le député UMP des Alpes-Maritimes "très combatif" à la veille des débats. Avant d'appuyer : "Quand on sait que Manuel Valls avait pris sa plume l'été dernier pour dénoncer au chef de l'Etat les dangers de ce projet, on comprend mal pourquoi il accepte aujourd'hui de le présenter. Il a mangé son chapeau au profit d'équilibres politiciens." Des équilibres qui pourrait coûter, selon lui, à Christiane Taubira sa place dans le gouvernement.
A en croire Le Figaro, la ministre briguerait en effet la succession de Dominique Baudis comme Défenseur des Droits. Le choix d'une procédure d'urgence pour la réforme pénale ne serait pas d'ailleurs pas étranger à cette hypothèse. Des "rêves obsessionnels", s'est-elle défendue sur Twitter. En espérant que sa réforme pénale ne vire pas au cauchemar.
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