Pierre Moscovici : "Il est souhaitable d'établir un droit d'asile européen"

Publié le 2 septembre 2019 à 9h10, mis à jour le 2 septembre 2019 à 11h19

Source : TF1 Info

REPLAY - Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, était l’invité politique d’Elizabeth Martichoux ce lundi 2 septembre 2019 sur LCI. Il est notamment revenu sur l'agression mortelle à Villeurbanne, les réformes menées par Emmanuel Macron le choix de Sylvie Goulard comme candidate de la France pour la future commission européenne.

A deux mois de son départ de la Commission européenne, Pierre Moscovici était l’invité de l’interview politique ce lundi 2 septembre sur LCI. L’occasion de connaître l’avis du représentant français aux Affaires économiques et financières sur sur Sylvie Goulard, une spécialiste de l’UE proposée par Emmanuel Macron pour siéger à la Commission et sur Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur du gouvernement italien sortant, mais également pour connaître sa vision, depuis Bruxelles, de la politique française. 

Salvini, un "opportuniste d'extrême droite"

En début d’interview, Pierre Moscovici a commencé par réagir à l’attaque au couteau qui a fait une victime à Villeurbanne. Interrogé par Elizabeth Martichoux sur les critiques du Rassemblement National, qui a estimé que le gouvernement menait une politique migratoire "laxiste et naïve", le Commissaire européen l’assure : il ne faut "pas faire ce lien". "Ce lien, c’est le fonds de commerce du RN", a-t-il regretté, estimant que le parti d’extrême droite crée un raccourci qui laisse penser qu’un "migrant est un criminel". Et balaye d’un revers de main les reproches qui consistent à dire que la gauche a fermé les yeux sur les problématiques liées à l’immigration. "Oui, il y a des problèmes à traiter (…). Il est souhaitable d’établir un droit d’asile européen pour avoir des règles communes et harmonisées."

Evoquant le cas de l'Italie, Pierre Moscovici a confié que, sans surprise, il n’avait pas de "sympathie pour Matteo Salvini", président de la Ligue, qui a gagné les élections européennes. Il le décrit comme un "opportuniste d’extrême droite" pour qui il n’a, dès lors, "pas de nostalgie". Quant à savoir quelle politique va mener le gouvernement italien désormais, le Commissaire a rappelé que l’Italie avait besoin de "doper son économie" et de "réduire sa dette publique". Chargé des Affaires économiques et financières en Europe, il recevra le budget le 15 octobre. Il compte "permettre que les règles soient respectées" mais aussi que le pays, dont la dette publique représente 132,2% du PIB "puisse être aidé". 

Enfin, sur les questions de politique intérieure, Pierre Moscovici est revenu sur le nouveau système de calcul des retraites en alertant Emmanuel Macron sur le fait qu’il faut "dialoguer" afin de réformer. Selon lui, la manière dont il a remporté l'élection présidentielle prouve que le chef de l'Etat a un "immense talent politique", des "qualités hors du commun".  Et s'il y a eu dans un premier temps "une version plus verticale qu’horizontale", Pierre Moscovici se félicite qu'il y ait désormais "une autre phase".

Quant au choix du chef de l’Etat de proposer Sylvie Goulard comme représentante de la France dans l’institution européenne, Pierre Moscovici estime qu’elle a une "expertise européenne incontestable", mais qu’elle devra "amener des réponses" lors de son audition, notamment sur ces enquêtes judiciaires en cours. "Le Parlement européen va l’auditionner, à la fois sur le fond mais aussi sur un certain nombre d’éléments de nature déontologique sur lesquels elle devra fournir des réponses." Le prochain Commissaire français entrera en fonction le 1er novembre. 


La rédaction de TF1info

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