RETRAITES - Invité de LCI ce jeudi matin, Christophe Castaner, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le parlement, a ouvert la voie à une évolution à la hausse ou à la baisse des pensions de réversion, pour les futurs bénéficiaires. Les pensions actuelles en revanche ne seront pas concernées. Ce dispositif permet au conjoint d'une personne décédée de toucher à vie une partie de la pension de son partenaire. Le sujet est ultra-sensible pour le gouvernement.
C'est un dossier chaud qui concerne 4,4 millions de Français - dont une grande majorité de femmes. Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement veut remettre à plat le dossier épineux des pensions de réversion, dispositif qui permet au conjoint d'une personne décédée de toucher à vie une partie de la pension de son partenaire.
Sur ce sujet, le gouvernement avance sur des oeufs. "Il n’est pas question de supprimer les pensions de réversion pour les futurs retraités, qui bénéficieront des mêmes prestations pour chaque euro cotisé", a écrit Emmanuel Macron, en déplacement à Rome pour rencontrer le pape. Objectif : rassurer. " Les pensions de réversion sont et resteront un outil extrêmement puissant pour lutter contre la pauvreté des veuves", a renchéri Agnès Buzyn pour mettre fin aux spéculations en marge des concertations sur la réforme du régime des retraites. Mardi, Edouard Philippe expliquait lui aussi que le gouvernement ne voulait, "en aucun cas", "amoindrir" ces pensions.
Pas de changement pour les retraités actuels mais une possibles évolution pour les futurs retraités
Ce jeudi dans la matinale de LCI, Christophe Castaner, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a redit que les pensions actuelles seraient "garanties" pour les bénéficiaires qui les touchent déjà. Il a néanmoins défendu une réforme "plus juste" de ces pensions en ouvrant la voie à une évolution de celles-ci pour les futurs retraités. "Le principe restera parce qu'il est essentiel", a indiqué Christophe Castaner "mais on veut une reforme profonde, plus juste. Faire en sorte qu'un euro cotisé génère les même droits." Les futures pensions de réversion pourront "baisser" "pour certains", "augmenter" pour d'autres, a-t-il notamment ajouté. "Si vous faites dans la justice, pour certains, elle peut baisser, pour d'autres elle peut augmenter", a-t-il ajouté.
Uniquement pour les couples mariés
La réversion représente aujourd'hui 11% des dépenses de retraite, soit une somme de 36 milliards d'euros environ (1,5% du PIB). Elle peut toutefois grandement varier d'un régime à l'autre.
Cette pension n'est, par exemple, ouverte qu'aux conjoints mariés. Elle est parfois assortie d'une condition d'âge, d'une condition de ressources ou encore d'une condition de durée du mariage. En cas de remariage, elle peut s'interrompre (jusqu'à un éventuel divorce), ou bien être complètement supprimée. Les taux de réversion varient également de 50% à 60%.