MATINALE - Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l'UDI, était l'invité politique de la matinale LCI ce mercredi 20 juin. Il explique les motivations derrière le recours en annulation déposé au Conseil d'Etat contre le décret limitant la vitesse à 80 km/h sur 400.000 kilomètres de routes françaises.
Il porte la casquette de frondeur en chef. Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et député de Seine-Saint-Denis était l'invité politique de la matinale LCI ce mercredi 20 juin. L'occasion de détailler le recours en annulation qu'il a déposé la veille au Conseil d'Etat, avec une quinzaine d'autres députés UDI-AGIR et LR, contre le décret limitant la vitesse à 80 km/h sur 400.000 kilomètres de routes.
"Vous le savez, les décrets, ils ne sont pas débattus à l'Assemblée nationale", explique-t-il. "Donc le seul moyen que nous avons de défendre notre point de vue, c'est d'aller devant le Conseil d'Etat et d'expliquer qu'il y a là un excès de pouvoir et une erreur manifeste d'appréciation." Alors que reproche-t-il à ce décret par ailleurs décrié par les motards et associations d'automobilistes ? Jean-Christophe Lagarde précise : "On est tous d'accord pour réduire le nombre de morts sur les routes mais la méthode qui est employée est mauvaise. D'abord parce que l'étude d'expérimentation ne peut pas être juste, car elle n'a pas été menée à son terme. Rien ne prouve que le nombre de morts en moins qu'on nous annonce serait au rendez-vous. pour dire les choses clairement, c'est de la com'! C'est pas quelque chose de sérieux. Et puis surtout parce que la méthode est mauvaise, car on applique sur toutes les routes de France la même réglementation, la même vitesse, quelque soit la dangerosité. Nous, nous proposons quelque chose de plus efficace, c'est de s'adapter à chaque route."
Lutter "contre le parisianisme"
Le Conseil d'Etat dispose en effet du pouvoir de mettre un coup d'arrêt à ce décret gouvernemental. Mais après ? "Ce que je souhaite c'est que ce décret soit annulé et qu'ensuite on reprenne la lutte contre l'insécurité routière de façon différente" reprend le député. "Dans chaque département il y a un préfet, sur chaque route on connaît l'accidentologie. Donc je propose qu'on s'assoit autour de la table avec les préfets, les sous-préfets, les associations de lutte contre l'insécurité routière, des victimes, des automobilistes et qu'on regarde sur chaque endroit où c'est vraiment dangereux. Et là où c'est dangereux, il faut même peut-être diminuer plus que de 10 km/h."
Au-delà de ce recours, il assure lutter, avec ses collègues centristes, "contre le parisianisme, l'uniformité française". Annoncée en janvier, cette mesure a été inscrite au Journal officiel dimanche dernier et devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2018.