TRANSPORTS - Manuel Valls a annoncé lundi une chute record de la mortalité sur les routes en 2013. Metronews revient sur les raisons de cette baisse de 11% par rapport à 2012.
Début janvier, Manuel Valls n'avait pas résisté au plaisir de dévoiler avant l'heure
les très bons chiffres de la sécurité routière
en 2013 : 11% de victimes en moins sur les routes, soient 3250 morts, après les 3653 décès de 2012. Un plus bas record. Tout en appelant à "ne pas relâcher les efforts" face à un bilan qui reste "effrayant", il s'est félicité lundi lors d'une conférence de presse d'un résultat "encourageant.
Avant même cette officialisation des chiffres, le ministre de l'Intérieur avait expliqué ces "résultats notables" par "la prise de conscience et le sens des responsabilités accrus des conducteurs", "la présence massive des forces de l'ordre", la crise qui pousse les conducteurs à rouler moins vite" et "les conditions météo clémentes". Mais pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, Manuel Valls peut lui-même s'enorgueillir de la baisse du nombre de personnes tuées sur les routes. "Il a pris cette année la mesure que nous attendions depuis longtemps : la mise en place des radars mobiles nouvelle génération", souligne-t-elle. Si seules quelques dizaines de ces appareils embarqués sont aujourd'hui déployées (voir encadré), les conducteurs ont entendu le message, nous assure la dirigeante associative. "Les médias en ont beaucoup parlé. Or, on sait que la communication est un maillon essentiel de la sécurité routière."
Objectif 2.000 morts en 2020
D'accord pour saluer l'importance des messages de prévention, "en particulier contre l'alcool au volant", mais opposé au "tout-répressif", Daniel Quéro, président de 40 millions d'automobilistes, tient un tout autre discours. "Je ne vois pas comment Manuel Valls pourrait dire que cette baisse résulte de son action, lance-t-il à metronews : rien d'extraordinaire n'a été fait en 2013, et 2012 ne l'avait pas attendu pour enregistrer une chute de 8% du nombre de tués." Selon lui, de multiples facteurs entrent en ligne de compte, notamment "l'amélioration de la sécurité des automobiles ces dernières années".
Fort de ces bons résultats, Manuel Valls a plus que jamais en tête son grand objectif : passer sous la barre des 2000 morts par an d'ici à 2020. Les associations de victimes de la route mettent en avant une mesure pour y parvenir : abaisser la vitesse de 10 km/h sur les routes,
comme cela vient d'être fait sur le périph' parisien
. Passer à 80km/h sur les routes secondaires "permettrait de sauver 450 vies", assure ainsi Chantal Perrichon. Au grand dam des associations d'automobilistes, Manuel Valls s'y est déjà dit favorable. Mais il s'est bien gardé ces derniers temps d'évoquer ce type de mesures, forcément impopulaires, à l'approche des municipales. On verra dans quelques mois s'il passe la seconde.