Sécurité sociale : les principales mesures du budget 2019

Publié le 25 septembre 2018 à 13h14
Sécurité sociale : les principales mesures du budget 2019

TOUR DE VIS - Le gouvernement, qui vise l'équilibre des comptes, doit dévoiler ce mardi son projet de budget de la Sécu pour 2019, comprenant notamment un plan de 3,8 milliards d'euros d'économies pour l'Assurance maladie et un quasi-gel des retraites et des allocations familiales.

Si ce n'est pas encore la fin du fameux "trou de la Sécu", le gouvernement doit présenter ce mardi un budget de la Sécurité 

sociale en excédent, à 2,5 milliards d'euros, ses trois autres branches (vieillesse, famille, accidents du travail) étant dans le vert. Une première en 17 ans qui résulte notamment de choix d'économies drastiques et de coups de rabot. Notamment sur le budget de l'Assurance Maladie qui devra réaliser 3,8 milliards d'euros d'économies en 2019 pour respecter les objectifs budgétaires du gouvernement. 

"Sans mesures nouvelles", le déficit replongera à 3 milliards d'euros l'an prochain, prévient la Commission des comptes de la Sécu. Quasi-gel des pensions de retraite et des allocations familiales mais aussi reste à charge zéro, financement des plans santé et pauvreté ... le point sur les principales mesures qu'il faut attendre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019.

3,8 milliards d'euros d'économies demandés à l'Assurance maladie en 2019

Comme chaque année, l'Assurance maladie devra freiner l'évolution spontanée de ses dépenses, estimée à 4,5%. Elle devra donc trouver 3,8 milliards d'euros sur les prix des médicaments, les arrêts de travail et la chirurgie "ambulatoire", entre autres. Cet effort, un peu moins important que celui de 4,2 milliards d'euros demandé en 2018, ne suffira toutefois  pas à sortir la Sécu du rouge. Le déficit de la Sécurité sociale devrait se réduire fortement en 2018, à 400 millions d'euros, un chiffre proche des 

dernières prévisions mais en nette amélioration comparé aux 2,2 milliards initialement visés par le gouvernement.

L'Assurance maladie a déjà indiqué fin juin qu'elle visait 2 milliards d'euros d'économies en 2019 (hors négociations sur les prix des produits de santé avec les industriels), en réduisant les durées d'hospitalisation, en luttant contre la fraude et en misant sur la pertinence des soins (prescriptions de transports, de médicaments, etc). 

Tour de vis sur les pensions de retraite et les allocations familiales

Les pensions de retraite servies par l'Assurance vieillesse, tout comme les allocations familiales et les aides personnalisées au logement, ne seront revalorisées que de 0,3% en 2019 et 2020, soit bien en-deçà de l'inflation qui est actuellement attendue à 1,3%. De quoi réaliser près de deux milliards d'économies, mais aussi se mettre à dos des retraités qui n'ont pas vraiment cessé de fulminer après la hausse de la CSG de 1,7 point qui les a touchés de plein fouet.

Ces arbitrages ont suscité une vague de critiques dans l'opposition, qui a dénoncé un acharnement du gouvernement, en particulier à l'encontre des retraités. "Aucune prestation sociale ne sera réduite", ni "gelée", s'est défendu de son côté le gouvernement. 

Les autres mesures à attendre

Promesse phare du candidat Macron, "le reste à charge zéro" à savoir le remboursement intégral par l'Assurance Maladie et les complémentaires de certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives, doit être inscrit dans le projet de budget, pour une mise en œuvre progressive jusqu’en 2021, malgré les interrogations des mutuelles, qui ne voient pas comment y parvenir sans augmenter le prix des complémentaires santé.

En outre, la CMU élargie, qui compte parmi les 21 mesures déclinées le 13 septembre dernier lors de la présentation du plan pauvreté par Emmanuel Macron, repose sur l'intégration d'une complémentaire santé à bas coût pour les plus modestes. Objectif ? Réduire notamment des taux de non-recours élevés (30% pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), plus de 50% pour l'aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS).

Enfin, le gouvernement prévoit pour 2019 d'unifier la durée du congé maternité de toutes les femmes qui travaillent, quel que soit leur statut. Aussi, quelque 20.000 travailleuses indépendantes, cheffes d’entreprises et agricultrices pourront à l’avenir prendre au minimum huit semaines de congé maternité (contre un peu plus de six à l’heure actuelle) et pourront en prendre au maximum 16 (au lieu de presque 11). 


La rédaction de TF1info

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