Ségolène Royal bientôt démise de ses fonctions d'ambassadrice : "C'est une guerrière"

Publié le 15 janvier 2020 à 16h11, mis à jour le 15 janvier 2020 à 20h51

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Ségolène Royal sera bientôt libre de ses fonctions d'ambassadrice des pôles. Une fois sa liberté de parole retrouvée, l'ancienne ministre peut-elle retrouver une place de choix au sein de l'opposition et du Parti socialiste ? Avec la présidentielle de 2022 en ligne de mire ? LCI a interrogé Emeric Brehier, directeur de l'Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean Jaurès.

Ségolène Royal devrait être démise de ses fonctions d'ambassadrice des pôles le 24 janvier prochain lors du Conseil des ministres. L'exécutif lui reproche ses critiques envers l'exécutif, notamment sur la réforme des retraites. Cette dernière s'estime licenciée. Est-ce un mal pour un bien pour l'ancienne ministre de l'Environnement ? A-t-elle de nouveau un avenir politique en dehors de la majorité ? LCI a interrogé Emeric Brehier, Directeur de l'Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean Jaurès. 

LCI : Que cherche Ségolène Royal en communicant autant sur ce qu’elle présente comme un licenciement ?

Emeric Brehier : Ségolène Royal a toujours été comme ça, c'est une guerrière. Quand elle est en difficulté, elle n’attend pas la deuxième phase de l’attaque, elle attaque avant. Elle savait que son poste était sur la sellette, elle a tiré la première. C'est un moyen pour elle de prendre ses distances avec l’exécutif, alors que sa position était ambiguë. Longtemps, sans rejoindre la majorité, elle a laissé entendre que des choses positives avaient été faites. Elle va pouvoir revenir dans le jeu de l’opposition.

LCI : Avec 2022 en ligne de mire ?

Emeric Brehier : Je ne sais pas si elle peut mais il ne faut rien exclure. Elle ne s’est jamais rien interdit. Il y a un clairement un espace politique à occuper. François Hollande a essayé mais n’y est pas arrivé. Bernard Cazeneuve a fait pschitt. Olivier Faure est plus occupé à gérer l’organisation du parti.

Elle est amoindrie mais ses capacités d’attractions sont toujours solides."
Emeric Brehier

LCI : La gauche a-t-elle besoin d'elle ?

Emeric Brehier : Ségolène Royal a toujours apporté du pif, elle sent les choses. Certes il n’en ressort pas forcément grand-chose en matière de structuration idéologique, mais elle a su sentir des phases politiques. Elle est amoindrie mais ses capacités d’attractions sont toujours solides. Elle peut rassembler au-delà du Parti socialiste, elle a toujours été dans cette volonté d'élargissement.

LCI : Son image a-t-elle été abîmée lors de son passage au pôle ? 

Emeric Brehier : Je n'en suis pas sûr. L’image de Ségolène Royal demeure. Il existe toujours une fascination pour le personnage, elle bénéficie toujours une notoriété colossale. Et elle garde un poids politique auprès d’une partie de l’électorat. Son image et sa voix portent. Et ce alors que son image a déjà été abîmée par le passé ; au congrès de Reims, lors de la primaire de 2011, au ministère de l’environnement où elle n’a pas été aussi flamboyante qu’attendue.


Justine FAURE

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