Smic, CSG, prime et heures supplémentaires défiscalisées : retrouvez toutes les mesures annoncées par Emmanuel Macron

par Matthieu JUBLIN
Publié le 10 décembre 2018 à 20h28, mis à jour le 10 décembre 2018 à 21h47

Source : JT 20h Semaine

POUVOIR D'ACHAT - Lundi soir, lors d'une prise de parole hautement attendue, Emmanuel Macron a décrété "l'état d'urgence économique et social" et annoncé plusieurs mesures en réponse à la crise des Gilets jaunes. Parmi celles-ci : une augmentation de 100 euros du Smic, sans surcoût pour l'employeur, l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros, la défiscalisation des heures supplémentaires et une prime exceptionnelle pour les salariés des entreprises qui peuvent la verser.

Après quatre semaines de contestation, Emmanuel Macron vient d'annoncer sa réponse aux Gilets jaunes, ce lundi soir, dans une allocution télévisée scrutée par tous. Une réponse face à "quarante années de malaise qui resurgissent", a affirmé le chef de l'Etat, évoquant un "moment historique" pour la Nation. Voici, dans le détail, les mesures annoncées par le président de la République.

100 euros de plus pour les salariés au Smic sans surcoût pour l'employeur

"Je demande au gouvernement et au Parlement de faire le nécessaire afin qu'on puisse vivre mieux de son travail dès le début d'année prochaine : le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur", a annoncé Emmanuel Macron. 

Cette hausse de 100 euros passera par une revalorisation accélérée de la prime d'activité, selon une source gouvernementale. Cette prime d'activité devait déjà augmenter de 20 euros en 2019, puis de nouveau de 20 euros en 2020 et 2021. Le versement de la prime d'activité dépend des revenus du ménage et pas des individus. Ce qui signifierait que cette hausse ne s'appliquerait pas à une personne au Smic, si une autre personne dans son foyer gagne bien sa vie.

Défiscalisation des heures supplémentaires

En plus de cette augmentation du salaire minimum, le Président a annoncé que, dès janvier 2019 "les heures supplémentaires seront versées sans impôt, ni charges". En bref, une défiscalisation des heures supplémentaires, comme l'avait effectuée le Nicolas Sarkozy pendant son mandat.

Prime de fin d'année défiscalisée chez "les employeurs qui le peuvent"

Emmanuel Macron a annoncé qu'il demandera à "tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d'année à leurs employés. Et cette prime n'aura à acquitter ni impôt, ni charges". Ciblant les chefs d'entreprise, le chef de l'Etat a annoncé une future réunion avec les principaux patrons du pays et a martelé que tout employeur français devait payer ses impôts en France.

Annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros

Le président a également annoncé que la hausse d'1,7 point de CSG touchant les retraités sera annulée "pour ceux qui touchent moins de 2.000 euros par mois". "L'effort qui leur a été demandé était trop important et il n'était pas juste", a reconnu le chef de l'État, en référence à l'une de ses mesures les plus contestées depuis le début de son mandat.

Pas de retour de l'ISF

Le Président a en revanche exclu de réintroduire l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé au début du mandat présidentiel en Impôt sur la fortune immobilière (IFI). "Pendant près de 40 ans il a existé. Vivions-nous mieux ? Les plus riches partaient et notre pays s’affaiblissait", a affirmé Emmanuel Macron.

Le chef de l'État a cependant annoncé que les grandes entreprises pourraient contribuer à l'effort. "Je les réunirai et prendrai des décisions dans la semaine à venir", a-t-il affirmé. "Le dirigeant d'une entreprise française doit payer ses impôts en France, et les grandes entreprises qui y font du profit doivent y payer l'impôt, c'est de la simple justice", a-t-il ajouté.

Un débat sur l'immigration

Emmanuel Macron a annoncé, sans plus de précision, qu'un débat concernant "l'immigration" serait mené.

Des mesures institutionnelles : vote blanc, institutions, élections

Le président a annoncé qu'il poursuivra la réforme de l'État, de l'assurance chômage et des retraites. Des réformes prévues avant la crise des Gilets jaunes. Mais Emmanuel Macron a également annoncé qu'une réflexion sur une "loi électorale plus juste", ainsi que sur la "reconnaissance du vote blanc" serait menée. Le chef de l'État a aussi évoqué la nécessité d'améliorer la représentation des forces politiques dans le pays. Dans le cadre du débat national qu'il souhaite lancer, le Président a également promis de partir à la rencontre des maires, "région par région".


Matthieu JUBLIN

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