RÉMUNÉRATION - La ministre du Travail confirme sur LCI qu'elle présentera ce mercredi en Conseil des ministres le décret actant la revalorisation du Smic en 2021. Cette hausse de 0,99% représente environ "15 euros par mois pour un salarié à temps plein".
Une revalorisation autour de 1%. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Élisabeth Borne, a confirmé ce mercredi matin sur LCI que le Smic augmentera à compter du 1er janvier "de 0,99%". Il s'agit de la revalorisation automatique annuelle, calculée en fonction de l'inflation. Elle présentera ce mercredi "en Conseil des ministres le décret" permettant d'officialiser la mesure. Dans les faits, "le salaire horaire passe de 10,15 euros à 10,25" et "pour un salarié à temps plein", la hausse représente environ "15 euros par mois" supplémentaires, précise Élisabeth Borne.
Cette augmentation, qui ne profite d'aucun coup de pouce du gouvernement comme l'avait de nouveau préconisé un groupe d'experts dans son rapport annuel, "peut paraître peu, mais il faut aussi avoir en tête que nous avons une inflation proche de 0", justifie l'ancienne ministre de la Transition écologique. En ce sens, il s'agit "de la plus forte hausse du pouvoir d'achat depuis les dix dernières années", assure-t-elle. Pour rappel, le Smic, qui s'établit actuellement à 1.219 euros net mensuels (1.539,42 euros bruts), avait été revalorisé d'environ 14 euros par mois en 2020 (+1,2%), et 16 euros en 2019.
"Nous avons été très attentifs à préserver" les salariés au Smic "durant la crise sanitaire", poursuit Élisabeth Borne. Actuellement, "quand vous êtes en activité partielle, vous touchez 84% de votre rémunération. C'est 100% lorsque vous êtes au Smic", rappelle-t-elle. "Il y a quatre pays dans l'OCDE qui ont une revalorisation automatique. C'est important pour protéger le pouvoir d'achat."
La réforme de l'assurance chômage reste "nécessaire", celle des retraites est "juste"
En outre, la ministre du Travail est également revenue sur les réformes promises par Emmanuel Macron au début de son quinquennat. "Le gouvernement veut aller au bout" de la réforme de l'assurance chômage, suspendue en raison de la crise sanitaire, prévient Élisabeth Borne. "Cette réforme permet de lutter contre la précarité, notamment par le recours excessif aux contrats courts. Nous voyons à quel point cela est pénalisant pour les salariés qui enchaînent des contrats courts et qui arrivent en fin de droit dans la période actuelle." Cette réforme avait été très largement critiquée en ce qu'elle durcissait fortement les conditions d'accès à l'assurance-chômage, tandis que les employeurs s'étaient emportés contre la création d'un bonus-malus sur cette question des contrats courts.
"C'est aussi une réforme qui vise à avoir un mode de calcul plus équitable", défend la ministre. "Aujourd'hui, si vous travaillez tous les jours à mi-temps, ou à temps plein un jour sur deux, vous n'avez pas du tout la même allocation chômage. Cette réforme reste absolument nécessaire" mais "il faut adapter les paramètres pour tenir compte du contexte actuel", admet-elle.
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Pour Élisabeth Borne, il en est de même pour la réforme des retraites, mise de côté par le président de la République dès le début de la première vague de Covid-19,mais défendue par Bruno Le Maire. "Cette réforme est juste et doit permettre de mieux répondre à la situation des salariés de la deuxième ligne qui ont des carrières hachées", explique la ministre du Travail. Toutefois, "nous avons d'abord à défendre les emplois et nous verrons en fonction de l'évolution du contexte économique, du climat social et psychologique du pays, comment nous pourrons reprendre les discussions avec les partenaires sociaux".