Sondage "historique" pour Marine Le Pen : quand le FN dénonçait le "complot" des sondeurs

Publié le 6 septembre 2014 à 12h28
Sondage "historique" pour Marine Le Pen : quand le FN dénonçait le "complot" des sondeurs

ARCHIVE – Depuis la publication d'un sondage qui place Marine Le Pen en tête du premier tour à l'élection présidentielle de 2017, le FN et Marine Le Pen vantent ces résultats "historiques". Il y a quelques années, lorsque les études étaient moins favorables pour ce parti, les cadres frontistes étaient pourtant nombreux à dénoncer ces études d'opinion.

L'euphorie rend-elle le Front national amnésique ? Depuis la publication d'un sondage Ifop vendredi par Le Figaro où Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour de la présidentielle 2017 (si elle avait lieu aujourd'hui) et battrait même François Hollande au second tour, le parti frontiste s'est immédiatement félicité de ces résultats. Et a donné un parfait crédit à ce sondage. Pourtant, Marine Le Pen, comme les autres cadres frontistes, avait l'habitude de les remettre violemment en cause.

La confirmation "d'un amour entre les Français et Marine Le Pen"

"Ce sondage est tout à fait historique. Il valide notre stratégie du 'ni gauche ni droite', se félicite Marine Le Pen samedi dans Le Figaro . Au lieu d'analyser cette étude avec prudence, la présidente du FN la met en avant tout au long de son interview. "Ce qui est révélé dans ce sondage est que le Front national est le premier opposant au Parti socialiste", analyse-t-elle avant d'expliquer qu'il "valide la ligne que je défends depuis quinze ans et qui, pourtant, avait fait l'objet de fortes contestations au début". Samedi sur BFMTV, le maire et député frontiste, Steeve Briois, va jusqu'à voir dans ces sondages la confirmation "d'un amour entre les Français et Marine Le Pen". Et le vice-président du FN, Florian Philippot, d'insister sur Twitter :

Les sondages ? "Cela ne veut rien dire" pour Louis Aliot

Alors Marine Le Pen, devenue férue des sondages ? Pourtant, elle n'a pas toujours eu ces mots si doux quand les études lui étaient moins favorables. En avril 2012 par exemple , alors qu'elle ne dépassait pas les 15% d'intentions de vote dans les sondages, la candidate FN à la présidentielle dénonçait une "alliance objective pour faire monter Jean-Luc Mélenchon". Et remettait en cause un sondage CSA : "C'est (le sondage, ndlr) celui de Monsieur Bolloré. Vous savez, celui chez qui Nicolas Sarkozy est allé passer ses vacances sur un yacht", accusait-elle à l'époque sur LCI.

Mais l'eurodéputée n'est pas la seule à avoir fustigé les études d'opinion. Interrogé en mars 2012 par Robert Ménard , encore journaliste à l'époque , le vice président du FN, Louis Aliot, tapait également sur les sondages lorsque Marine Le Pen obtenait de bien plus mauvais résultats. "Vous croyez aux sondages Monsieur Ménard", interrogeait-il sur SudRadio. Y voyait-il un complot contre le FN ? "Mais pas seulement contre nous, mais les Français ne sont pas des imbéciles. Comment expliquer que le même jour de la même semaine un sondage donne plus 2 à Sarkozy et l'autre moins 2", déclarait-il avant de trancher : "Cela ne veut rien dire. Ce n'est pas la réalité, les sondages". Mais ça c'était avant.


La rédaction de TF1info

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