Soupçons de favoritisme sur la construction du stade Pierre Mauroy : le président de la Métropole de Lille mis en examen

par Matthieu JUBLIN
Publié le 5 avril 2017 à 23h05, mis à jour le 5 avril 2017 à 23h13
Soupçons de favoritisme sur la construction du stade Pierre Mauroy : 
le président de la Métropole de Lille mis en examen

JUSTICE - Le successeur de Martine Aubry à la tête de la métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, a été mis en examen mercredi 5 avril pour "trafic d'influence passif et complicité de favoritisme" et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'attribution du marché de la construction du stade Pierre Mauroy de Lille.

Deux jours après avoir été placés en garde à vue, le président de la métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, et un ancien vice-président de l'institution, Henri Ségard, ont été mis en examen pour "trafic d'influence passif et complicité de favoritisme" mercredi 5 avril dans le cadre d'une enquête sur l'attribution du marché du stade Pierre Mauroy. 

Deux anciens dirigeants d'Eiffage ont également été mis en examen pour "trafic d'influence actif". Selon l'AFP qui cite une  source proche de l'enquête, il s'agirait de Jean-Luc Vergin (ex-directeur régional) et Alain Létard. Les quatre hommes ont été placés sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 50.000 euros.

Un marché à 314 millions d'euros

Inauguré en 2012, l'actuel stade du LOSC a été construit par Eiffage, choisi par la MEL pour un marché à 314 millions d'euros. Les autres offres pour la construction du stade Pierre Mauroy se montaient à 268,5 millions d'euros, pour celle du consortium Norpac-Bouygues, et à 324 millions d'euros, pour celle de Vinci.

Le choix de l'offre d'Eiffage, par la MEL, a donné lieu, en 2012, à une plainte déposée par l'ancien élu RPF Eric Darques. Une information judiciaire a ensuite été ouverte. Le 15 novembre 2016, la MEL a été mise en examen en tant que personne morale 

pour favoritisme. Puis l'enquête a été élargie en décembre 2016 pour des faits de "corruption" et de "trafic d'influence". 

Un voyage au Grand Prix de Budapest qui pose question

Selon une source policière citée par l'AFP, plusieurs protagonistes de l'affaire se seraient rencontrés lors d'un voyage organisé par Eiffage au Grand Prix de F1 de Hongrie, à Budapest, en août 2010. Damien Castelain, qui était alors vice-président de la MEL, et un autre élu de la métropole, Henri Segard, ainsi qu'un cadre d'Eiffage, auraient participé à l'excursion. 

Pour la Métropole de Lille, "l'affirmation d'un surcoût du prix de 108,5 millions d'euros", avancée par M. Darques, constitue une triple "contre vérité", rapporte l'AFP. "Elle ne correspond en rien à la réalité des offres, elle fait totalement silence sur le fait qu'il s'agit de projet radicalement différents, elle est contraire aux réalités du contrat signé et au mécanisme de rémunération d'Eiffage", affirme la MEL.


Matthieu JUBLIN

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