Soupçons de violences sexuelles à la mairie de Saint-Nazaire : le PS "gèle" l'investiture du maire

Publié le 10 août 2019 à 19h42
Soupçons de violences sexuelles à la mairie de Saint-Nazaire : le PS "gèle" l'investiture du maire
Source : AFP

MUNICIPALES - Dans une interview à Presse Océan, samedi 10 août, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a annoncé que l'investiture du maire sortant de Saint-Nazaire David Samzun, mis en cause pour la gestion d'accusations de violences sexuelles au sein de son conseil municipal, était gelée.

Le maire sortant de Saint-Nazaire, le socialiste David Samzun, sera-t-il candidat l'année prochaine à sa réélection ? Cette ambition a du plomb dans l'aile, après la publication d'une interview d'Olivier Faure auprès du quotidien Presse Océan, samedi 10 août. En effet, le premier secrétaire du PS a fait savoir qu'à ce stade, il n'y avait "pas de possibilité d'accorder l'investiture socialiste au maire sortant", évoquant une situation "gelée". 

Plainte pour diffamation et enquête pour viol

L'affaire empoisonne la vie municipale de Saint-Nazaire depuis le printemps 2018, et un peu plus encore depuis la publication, au mois de mai 2019, d'une lettre ouverte signée par dix membres de la majorité socialiste, majoritairement des femmes. Les élus y indiquaient que, un an plus tôt, "plusieurs adjointes de Saint-Nazaire [avaient] alerté le maire suite au témoignage d'une élue sur des faits très graves qui auraient été commis contre elle par un adjoint". L'alerte concernait une suspicion de viol.

Ce dernier, Martin Arnout, en charge des finances, était accusé d'agression sexuelle par Gaëlle Betlamini, élue du groupe majoritaire. Il avait par la suite déposé une plainte en diffamation contre l'élue à l'origine de l'alerte, la première adjointe Laurianne Deniaud. Les deux femmes, ainsi que d'autres élues, ont depuis démissionné.. Une démarche vue comme une "stratégie délibérée" de "bâillonner celles et ceux qui accordent une écoute et un soutien aux victimes" et de "maintenir la chape de plombe" sur leur parole. La lettre ouverte avait eu l'effet d'un séisme du côté de Saint-Nazaire, David Samzun dénonçant "une stratégie de communication" de la part d'élus qui "s'érigent en tribunaux populaires". Et, tout en saisissant la procureure pour cette affaire (qui avait ouvert une enquête pour viol, depuis classée sans suite) de signifier, à certaines des signataires qu'elles ne figureraient pas sur sa liste aux prochaines élections.

"On ne peut pas envoyer un tel signal"

"Ce n'est pas possible", juge Olivier Faure auprès de Presse Océan, "on ne peut pas envoyer un tel signal". Et le député de Seine-et-Marne de fustiger l'attitude du maire, "incompréhensible", de refuser de rencontrer la mission d'écoute mise sur pied pour faire des éclairages sur cette affaire. "il y a une alerte, il faut que le maire en tienne compte et qu'il prenne les mesures [...] pour que la parole des femmes soit protégée, libérée et non discréditée".

Une prise de parole appréciée par les ex-adjoints, dont Laurianne Deniaud, qui y a vu "un très grand réconfort". 

De son côté, le maire David Samzun a publié un communiqué, dans la foulée de la publication de l'interview. Rappelant le classement sans suite des différentes plaintes (celle pour suspicion de viol comme celle pour diffamation, ndlr), dénonce dans les sanctions prises à son encontre "l'oeuvre" des "réseaux politiques parisiens", ""au mépris d'une décision de justice parfaitement claire". 


La rédaction de TF1info

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