Sylvie Goulard proposée par la France pour être commissaire européenne malgré une affaire judiciaire en cours

Publié le 28 août 2019 à 15h30
Sylvie Goulard proposée par la France pour être commissaire européenne malgré une affaire judiciaire en cours
Source : CHARLY TRIBALLEAU / AFP

NOMINATION - Deux ans après un bref passage au gouvernement d'Emmanuel Macron, Sylvie Goulard a été choisie par ce dernier pour siéger à la Commission européenne. Une consécration pour cette spécialiste de l'UE aux compétences reconnues, mais toujours liée à une affaire judiciaire en cours.

Sylvie Goulard, ancienne eurodéputée et "Européenne convaincue" a été proposée ce mercredi par Emmanuel Macron pour siéger à la Commission européenne. Un choix qui ne plaît pas à toute la classe politique puisqu'elle a été mise en cause dans une affaire d'emplois fictifs présumés.

Énarque, germaniste, conseillère, ministre des armées ...

 Sylvie Goulard, 54 ans, est une énarque qui a débuté sa carrière au Quai d'Orsay, dans l'équipe chargée du dossier de la réunification de l'Allemagne. Elle rejoint ensuite Bruxelles, d'abord comme conseillère politique du président de la Commission européenne, l'Italien Romano Prodi, entre 2001 et 2004, et siège ensuite au Parlement européen de 2009 à 2017, élue sur la liste du MoDem.

Excellente germaniste, parlant aussi couramment l'anglais et l'italien, elle a fait bénéficier à Emmanuel Macron de ses réseaux lors de la campagne présidentielle de 2017.

Elle a ensuite été nommée ministre des Armées dans le premier gouvernement d'Édouard Philippe, en mai 2017. Elle est contrainte à la démission dans le cadre de l'affaire d'emplois fictifs présumés des assistants des eurodéputés MoDem -un parti qu'elle a quitté-, en même temps que François Bayrou et Marielle de Sarnez.

"Je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi", avait-elle alors expliqué. Cette affaire a donné lieu depuis à l'ouverture d'une information judiciaire. Sylvie Goulard n'a jusqu'à présent pas été convoquée. Après sa démission, elle a été nommée en janvier 2018 à la direction de la Banque de France, au poste de sous-gouverneure.

Une nomination contestée

Le choix du président de la République n'a pas fait de vague du côté des macronistes. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, salue cette nomination : "Sylvie Goulard (...) est une femme d’expérience, une Européenne engagée de longue date".

Du côté de l'opposition, les déboires judiciaires de l'ancienne ministre constituent un obstacle à un tel poste et les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux : "Grosse gêne ! Ce qui l'empêche d’être ministre en France est négligeable à l'échelle européenne !", estime le députée européen EELV, Yannick Jadot.  Pierre-Henri Dumont, député LR, s'étonne : "Goulard ne pouvait plus être ministre à cause d'une enquête en cours mais peut être Commissaire Européen". 

Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la France, juge que " la fédéraliste germanophile Sylvie Goulard (...) ne défendra pas les intérêts de la France à Bruxelles, mais sa dilution et sa soumission à l'Allemagne". 


La rédaction de TF1info

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