Syrie : à l'ONU, Hollande veut combattre Daech, mais sans Bachar el-Assad

Publié le 28 septembre 2015 à 18h57
Syrie : à l'ONU, Hollande veut combattre Daech, mais sans Bachar el-Assad

COALITION - Alors que les Etats-Unis et la Russie se rapprochent sur la possibilité d'une coalition internationale contre l'Etat islamique, François Hollande a posé à nouveau lundi, devant les Nations unies, une condition préalable : le départ du président syrien Bachar el-Assad.

S'allier contre Daech en Syrie, oui, mais sans le président syrien. François Hollande devait tenter de faire entendre la voix de la France lundi lors de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York. Il y a rappelé une position inchangée, alors que la France a commencé la semaine dernière à bombarder certaines positions terroristes : oui à une coalition internationale contre l'Etat islamique, mais pas question de traiter avec le régime de Bachar el-Assad.

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"S'il doit y avoir une résolution au Conseil de sécurité [de l'ONU], nous avons deux conditions", a résumé le président français lors d'une conférence de presse surprise, peu avant son discours devant les Nations unies. "Qu'une transition puisse s'ouvrir en Syrie et qu'elle écarte Bachar el-Assad", et "que s'arrêtent les bombes avec lesquelles [le pouvoir syrien] frappe de façon odieuse sa population". Une position confirmée un peu plus tard devant l'Assemblée générale de l'ONU : "La France veut travailler avec tous et elle n'écarte aucun pays […] On me parle d'une coalition, elle est possible, souhaitable, mais elle doit avoir une base claire : un gouvernement de transition […] On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau". 

Aux antipodes de la position russe

François Hollande justifie la position française en expliquant que "les réfugiés, ceux qui fuient, sont partis à cause du régime de Bachar el-Assad, et aussi à cause des exactions des barbares de Daech". Le chef de l'Etat a également plaidé pour une "aide massive" en faveur des pays voisins de la Syrie, le Liban, la Turquie, la Jordanie et le Liban, qui accueillent des millions de réfugiés et ne parviennent pas à faire face à la crise humanitaire.

La stratégie française est en ligne avec la position des Etats-Unis, le président Barack Obama ayant un peu plus tôt qualifié Bachar el-Assad de "tyran" et assuré qu'après "tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre". En revanche, elle semble toujours aux antipodes de la diplomatie russe : Vladimir Poutine a jugé devant les Nations unies que "ne pas aider le régime politique en Syrie est une erreur". Même chose du côté de l'Iran, allié objectif contre Daech : pour son président, Hassan Rohani, "si l'on retire le gouvernement syrien de l'équation, les terroristes entreront dans Damas". Une entrevue entre Barack Obama et Vladimir Poutine était attendue lundi en fin de journée. C'est probablement là que se trouvait la clé d'une entente internationale sur la Syrie. En attendant une hypothétique résolution du Conseil de sécurité contre le président syrien, François Hollande a livré un message direct à son homologue russe : "la France, a-t-il lancé, s'engage à ne jamais utiliser son droit de veto face à des massacres de masse". A bon entendeur…

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Vincent MICHELON

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