RHETORIQUE - La ministre de la Justice s'est dite "pas surprise" jeudi soir, sur BFMTV, de l'annulation de la condamnation d'une ancienne candidate FN qui l'avait comparée à un singe en octobre 2013. Et de souligner "une bataille de procédure pour éviter un jugement de fond".
En rhétorique, cela s’appelle de la prétérition, soit l’art de parler d’un sujet après avoir annoncé… qu’on n’en parlerait pas. C’est ce qu’a fait Christiane Taubira, jeudi soir, sur l’antenne de BFMTV à propos de l’annulation de la condamnation d’une ex-candidate FN, Anne-Sophie Leclère, qui avait comparé la ministre de la Justice à un singe dans un reportage d’Envoyé spécial diffusé en octobre 2013. En juillet dernier, elle avait écopé de neuf mois de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité.
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Face à Ruth El Krief, Christiane Taubira assure s’interdire de commenter "toute décision de justice, a fortiori quand je suis concernée". La ministre ne veut pas se mettre en porte à faux avec les magistrats. Ce qui ne l’empêche pas ensuite, comme le souligne Le Lab d’Europe 1 , de livrer son avis sur la décision de la cour d’appel de Guyane.
La plainte jugée non-recevable
"Je constate que sur le plan politique, en général, ce sont plutôt les escrocs, les criminels, les cyniques qui utilisent les procédures pour éviter d’en arriver au fond, explique-t-elle. C’est quand même ce qui s’est fait là : une bataille de procédure pour éviter un jugement de fond. Je ne suis pas spécialement surprise parce que je n’ai jamais été égarée par les simagrées, les démagogies et toutes les astuces et de ce parti. C’est un ennemi intime de la démocratie et de la République, ce parti."
Lundi, la cour d'appel de Cayenne a jugé "irrecevable" l'action menée par l'association Walwari (un mouvement cofondé par l'actuelle garde des Sceaux début 1993) à l'encontre du FN et d’Anne-Sophie Leclère.