FISCALITÉ - En décembre, le gouvernement annonçait la suspension de la taxe carbone, en réponse au mouvement des Gilets jaunes. Mais deux mois après seulement, des députés réclament une réflexion sur son éventuel retour.
Des députés LaREM surtout, mais aussi des élus PS, UDI ou écologistes : au total, ils sont 86 à signer une tribune publiée dans Le Figaro mercredi 13 février pour réclamer "une fiscalité carbone équitable ". En d’autres termes, un retour de cette taxe, que le gouvernement a suspendue en décembre dernier, mais sous d’autres modalités.
S’ils plaident pour ne pas abandonner cette taxe, c’est parce qu’elle constitue pour eux "un outil efficace pour faire évoluer les décisions d’investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d’énergies fossiles, et répondre à l’urgence climatique."
Ou, une fiscalité carbone juste socialement, c'est possible ! Retrouvez ici notre tribune trans-partisane signée par 86 députées et députés de 5 groupes politiques différents. #DirectAN #GrandDebatNational #pouvoirdachat #transition https://t.co/jztmePFqFG — Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 12 février 2019
Aussi veulent-ils "continuer le débat entamé avec les citoyens dans le cadre du grand débat national", pour construire "une fiscalité qui soit à la fois écologique, juste et lisible". Les signataires évoquent les propositions déjà formulées dans et autour du grand débat, comme le renforcement et la simplification des aides, ou l’extension de la couverture par la fiscalité carbone à de nouveaux secteurs professionnels.
"Beaucoup de nos concitoyens sont convaincus que la fiscalité carbone n'est qu'un prétexte pour faire payer toujours plus les Français, pour augmenter sans cesse les dépenses publiques dont ils ne perçoivent plus les bénéfices", constatent les députés. A l’inverse, ces derniers appellent à prendre comme exemple des expériences étrangères, comme la Colombie-Britannique, au Canada, où 100% des revenus générés par la taxe sont "rendus aux citoyens et aux entreprises, sous forme d’aides à la transition énergétique ou de baisses de taxes".
Sur Twitter, François de Rugy s’est dit "favorable sous certaines conditions" à la reprise de la hausse de la taxe carbone, celle-là même à l’origine de la crise des Gilets jaunes.
Reprendre la ↗️ de la taxe carbone ? J’y suis favorable sous certaines conditions. Le #GrandDébat est l'occasion d’en discuter. Sortir de la dépendance au tout-pétrole, c'est possible. Pour le climat, pour notre santé et celle de nos enfants, pour notre porte-monnaie, agissons ! https://t.co/70xSCXSde4 — François de Rugy (@FdeRugy) 12 février 2019
"Le Grand débat est l’occasion d’en discuter", déclare le ministre de la Transition écologique. "Sortir de la dépendance au tout-pétrole, c’est possible. Pour le climat, pour notre santé et celle de nos enfants, pour notre porte-monnaie, agissons !". Avant lui, sa secrétaire Brune Poirson faisait l’éloge dimanche d’un "outil qui est efficace".