Un maire FN du Var déprogramme le film "Chez nous"

par Claire CAMBIER
Publié le 19 mars 2017 à 20h07
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Source : Sujet JT LCI

OUT - Le film "Chez nous" continue de gêner dans les rangs du FN, un mois après sa sortie. L'oeuvre qui retrace l'histoire d'une candidate idéale pour un parti d'extrême droite qui veut s'implanter dans le Pas-de-Calais vient d'être déprogrammé du cinéma municipal du Luc-en-Provence. L'élu de cette commune du Var refuse de "donner le bâton pour (se) faire battre". La ministre de la Culture dénonce "une censure".

Avant même sa sortie en salles le 22 février dernier, le film "Chez nous" avait créé la polémique dans les rangs du FN. Florian Philippot dénonçait alors "une œuvre de propagande à deux mois de l’élection présidentielle" sur notre plateau, appuyé par de nombreuses critiques de personnalités et militants frontistes. Ce film de Lucas Belvaux raconte la campagne pour les municipales d’un parti clairement inspiré du FN, mais le réalisateur se défend d’avoir créé "un film militant". "C'est un film engagé, un film citoyen, fait pour provoquer la discussion, pas pour provoquer le FN ou la peur du Front national", a-t-il ajouté. On y suit l’évolution de Pauline, une infirmière poussée à représenter ce parti dans une ville imaginaire du Nord de la France, entre doutes, fascination et désillusion.

Mais près d’un mois après sa sortie en salles, les partisans du Front national n’en démordent pas, à l’image de Pascal Verrelle, maire du Luc-en-Provence, une petite ville du Var. Alors que le cinéma municipal de sa commune comptait diffuser le film "Chez nous", l’élu a tout bonnement décidé de le déprogrammer. Le film qui avait été planifié au début du mois pour trois séances les 15, 16 et 18 mars a été remplacé à la dernière minute par le biopic "Jackie" a expliqué Pascal Verrelle à l’AFP.   "J'ai été interpellé par un employé municipal qui s'est aperçu de cette programmation, alors j'ai fait en sorte de le déprogrammer, je ne vais quand même pas donner le bâton pour me faire battre", a-t-il justifié. Avant d’ajouter : ce film "a fait polémique, certaines municipalités FN ont défilé contre, je n'allais quand même pas me mettre en dehors du jeu."

Pascal Verrelle a précisé que la programmation du cinéma municipal du Luc-en-Provence est effectuée par deux personnes du service festivités de la mairie mais, selon lui, ce choix d'un film qu’il juge "anti-FN" n'a pas été fait "sciemment".

"Chez nous", "une oeuvre de propagande à deux mois de l'élection présidentielle" pour PhilippotSource : Sujet JT LCI
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Aujourd'hui, au Luc-en-Provence, (le FN) s'attaque au cinéma. Et demain, quelle sera leur nouvelle cible ?
Audrey Azoulay, ministre de la Culture

Face à cette annonce, la ministre Audrey Azoulay a dénoncé "une censure" et n’a pas caché sa farouche opposition : "Cette décision montre le vrai visage du Front national, celui de la censure, de la négation de la liberté de création, de l'atteinte à la liberté d'expression et du refus du débat démocratique". "Dans le passé, à Vitrolles, Marignane ou Orange, le FN s'attaquait aux livres en exerçant la censure dans les médiathèques. Aujourd'hui, au Luc-en-Provence, il s'attaque au cinéma. Et demain, quelle sera leur nouvelle cible ? ", s’interroge la ministre de la culture. "Le FN a beau tenter de sauver les apparences, il n'a pas changé". Une position déjà mise en avant en février dernier : "C'est dans la tradition des partis d'extrême droite que, avant même d'avoir vu une oeuvre, de chercher à la censurer", avait-elle alors lancé sur le plateau de Canal +.

"Chez nous " : "Il n'était pas question de faire quelque chose de caricatural"Source : JT 20h Semaine
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Claire CAMBIER

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